Les slogans qui tuent
Généralement après chaque attentat, on a coutume de s’en prendre au régime. Sur plusieurs modes et slogans, dont le fameux « il ne fait rien pour protéger sa population » ou le célèbre « il n’a aucune compétence pour lutter contre le terrorisme », le courant « il méprise les victimes et ne leur dit pas la vérité », voire le cruel « c’est de sa faute, il n’avait pas à tendre la main aux terroristes ».
S’il semble logiquement plus raisonnable de s’en prendre au terrorisme, à l’islamisme, à Al Qaïda ou au GSPC, le fait d’accuser d’abord le régime est lié à une raison bien simple, enfouie dans la mémoire collective ; c’est sous ce même régime que les libertés ont été interdites sous couvert de sécurité et que la sécurité a été délaissée plus tard sous couvert d’un autre slogan, « vous n’avez qu’à vous défendre et être vigilants ».
C’est aussi sous ce même régime que les islamistes ont été manipulés pour en faire des OGM et le conservatisme religieux encouragé pour fabriquer de la morale sous vide. C’est sous ce même régime que la corruption est apparue et que le terrorisme a fait ses premiers pas, bébé monstrueux grandi trop vite et qui refuse encore d’aller mourir, même vieux.
C’est encore sous ce même régime que des terroristes ont été graciés et ce même régime qui a expliqué plus tard aux Algériens que le terrorisme était fini, comme un mauvais match arrêté par l’arbitre.
On peut bien sûr tous se lever, passer à la télévision pour dire « non au terrorisme ». Sauf que. L’islamisme est bien implanté dans un Etat autrefois républicain, résultat de la politique générale de concessions, et le terrorisme encouragé par l’absence de vision, de libertés et de citoyenneté.
Ça ne règle donc absolument rien. La solution ? Créer un nouveau pays, tout neuf, avec des dirigeants tout neufs, dans une indépendance, toute neuve. Ce n’est bien sûr qu’un slogan.
Chawki Amari