Business de containers ou partenariat pour la croissance
Bouteflika donnera aujourd’hui le coup d’envoi de la 41ème édition de la Foire internationale d’Alger. Le Premier ministre portugais, José Socrates, dont le pays en sera l’hôte d’honneur, sera présent à la cérémonie officielle. Si le président de la République a décidé de parrainer cette manifestation, c’est pour délivrer au moins deux messages fondamentaux en réponse à des enjeux majeurs.
Le premier message est d’ordre sécuritaire, visant à rassurer les Algériens et les partenaires de l’Algérie quant aux velléités déstabilisatrices des groupuscules terroristes qui continuent à agir là où une brèche s’offre à eux. A ce propos, l’Algérie est bien loin de la fragilité des années quatre-vingt-dix, dans la mesure où le recul manifeste des terroristes et la réduction de leurs capacités de nuisance à l’Etat, à ses institutions et à sa marche ne laissent aucun doute.
Ceci est d’autant plus évident que les groupes du GSPC cherchent des alliances auprès des trafiquants de drogue, des organisations criminelles et de la mafia du marché parallèle. Le second message est de loin plus déterminant pour le projet de relance économique et pour la réponse aux attentes de la société, notamment des jeunes qui rêvent de lendemains meilleurs.
Il s’agit de l’approfondissement de la dynamique de la relance économique, de son accélération et de la concrétisation des projets socio-économiques qui mettent un terme à cette sempiternelle attente, à cette angoisse chronique, à ce désespoir qui gagne de plus en plus de jeunes, notamment ceux qualifiés, les diplômés, bref, tous ces Algériens victimes des mutations structurelles, de la mauvaise gestion, de l’improvisation et de la cupidité de certains responsables qui détournent les projets de renaissance à des fins personnelles.
Certes, l’Algérie doit compter en premier lieu sur ses propres potentialités et moyens pour enclencher les changements économiques salutaires, cependant, l’apport des partenaires étrangers peut contribuer grandement à soutenir et à faire progresser l’effort national. C’est pourquoi l’Etat est le premier investisseur avec près de 150 milliards de dollars en cinq ans.
C’est pourquoi l’Etat revoit la stratégie industrielle nationale afin justement de revivifier un potentiel énorme en jachère. C’est pourquoi l’Etat met en place une stratégie de relance de l’agriculture devant réconcilier l’Algérien avec le travail de la terre et prémunir le pays des fluctuations des prix des produits agricoles, notamment les céréales.
Cependant, l’apport des partenaires étrangers ne peut avoir de sens que s’il se traduit par des activités génératrices de richesses, d’emplois, de développement social, d’autant plus que cet apport n’est pas du mécénat. C’est pourquoi la déclaration de l’ambassadeur portugais à Alger est révélatrice d’une certaine conception du partenariat par certains «partenaires».
Lorsque M. l’ambassadeur du Portugal affirme que, en prenant part à la FIA, le Portugal n’a pas pour objectif «de faire du business de containers mais souhaite contribuer au transfert de technologie et de savoir-faire au profit de l’Algérie sur laquelle nous misons beaucoup en matière d’énergie» et que l’objectif de la «participation de qualité» de son pays à la FIA était de renforcer et d’approfondir le partenariat économique entre l’Algérie et le Portugal qui participe à cette foire avec une quarantaine de groupements d’entreprises opérant dans les secteurs du BTPH, de l’énergie, des services et de la programmation informatique.
Abdelkrim Ghezali