Entre Israël et la Chine

La 15e conférence ministérielle du Forum méditerranéen, qui doit s’ouvrir aujourd’hui dans la capitale algérienne, accordera, pendant ses travaux de deux jours, une place de choix à l’union pour la Méditerranée (UMP) dont le lancement est prévu pour le 13 juillet prochain à Paris. Un projet qui bat de l’aile avant même de prendre son envol.

En mai dernier, le chef de la diplomatie française Bernard Kouchner avait, lors d’une brève visite à Alger, laissé entrevoir que les choses ne se déroulaient pas comme souhaité et qu’il y avait possibilité d’échec. «Tout n’est pas réglé» concernant l’organisation et les projets de l’UPM. Rien n’a changé depuis. Et rien ne changera probablement d’ici au 13 juillet. Israël constitue et constituera la pierre d’achoppement à tout projet qui voudra forcer le destin et en faire notre associé.

Pourrait-on imaginer la 15e conférence ministérielle du Forum méditerranéen se tenir chez nous si jamais elle devait inclure l’Etat sioniste. Dans leur majorité, les Algériens considéraient et considèrent toujours les Israéliens comme des usurpateurs qui colonisent depuis 60 ans la Palestine, comme le firent durant 132 ans les Français en Algérie. D’ailleurs, la réunion doit examiner la situation dans la région de la Méditerranée et particulièrement au Moyen-Orient.

Car, Israël viole toujours les résolutions onusiennes et continue d’occuper par la force des terres au Liban et en Syrie, et en grignote toujours en territoire palestinien. Comment l’Algérie pourrait-elle faire partie d’une organisation dominée en nombre par les pays de cette même Europe qui a incrusté Israël dans le corps du monde arabe ?

Qui dit qu’Alger ne se verrait pas un jour contrainte d’appliquer des résolutions qui viendraient à contre-courant de ses convictions et qui seraient en opposition avec son appartenance civilisationnelle ? L’Algérie n’a pas à adopter une conduite qui, peut-être, plairait aux autres mais qui risque d’avoir des conséquences ne pouvant être que désastreuses pour l’unité nationale.

Personne n’était aux côtés de l’Algérie lorsqu’elle se trouvait au creux de la vague. Donc, il est de notre droit absolu de choisir d’abord notre intérêt et ensuite notre intérêt. Durant la décennie rouge, l’Algérie, grâce à Dieu, n’a pas été ensevelie et a même pu refaire surface en puisant d’abord dans ses propres forces.

Et qu’on constate chez nos dirigeants l’idée d’un rapprochement avec une puissance amie comme la Chine et de les voir envisager un renforcement des relations bilatérales avec ce géant asiatique ou avec ses voisins coréen et hindou, cela ne peut être que salué.

Que M. Abdelkader Messahel se montre intéressé par un rapprochement algéro-chinois, cela ne peut que remporter les adhésions, mais qu’on nous parle de faire ami-ami avec la famille des «Dracula», cela ne peut que susciter des inquiétudes et de la répugnance.

Mohamed Zaâf

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