Clarifications

En déclarant que « ce qui menace le plus l’avenir des droits humains, c’est l’absence d’une vision commune et d’une direction collective », Amnesty International a conclu de manière remarquable son rapport annuel sur l’état des droits de l’homme en 2007. C’est ce qui manque effectivement dans les rapports internationaux, marqués encore et toujours par les seuls intérêts nationaux. La récente actualité internationale en a administré la preuve.

C’est encore et toujours au cas par cas, avec de remarquables omissions et de dangereux amalgames. Ainsi en est-il des questions de colonisation que le monde a tendance à oublier, parce que tout simplement passées sous silence. La seule voix discordante reste encore l’ONU qui a fait l’effort, mais sans jamais être relayée par un quelconque mécanisme, de rappeler les cas d’occupation. Et il y en a. Les plus connus, parce que régulièrement débattus par l’ONU, étant les questions palestinienne et sahraouie.

La première a été toutefois à peine effleurée par Amnesty qui présente la seule bande de Ghaza comme un des « points névralgiques en matière de droits humains sur lesquels des actions immédiates doivent être menées ». Pourquoi détacher Ghaza du reste des territoires palestiniens et surtout présenter ce cas comme d’autres qui n’ont pas la particularité d’être des territoires occupés ? Il n’y a pas en effet la moindre similitude entre ce cas et le Zimbabwe, cité dans le document.

Le premier est un territoire occupé par Israël, qui en fait une « entité hostile », s’octroyant par voie de conséquence toutes les libertés. Le second fait face à un pouvoir autoritaire. Et tout cela avec un silence complaisant, puisque les faits sont dénaturés faisant d’Israël l’agressé, placé ainsi en position de légitime défense. Rien que cela, et d’ailleurs rien n’a été fait pour soulager les souffrances du peuple palestinien face au blocus israélien.

Parler uniquement de Ghaza signifie qu’ailleurs dans les territoires palestiniens tout va pour le mieux. Il n’y a pour cela qu’à relire les rapports de l’ONU, encore elle, qui dénonce avec régularité l’occupation israélienne et le processus de colonisation des territoires palestiniens. Un processus qui s’accompagne de ce qu’on appelle désormais « un transfert silencieux » de populations palestiniennes, chassées de leurs habitations détruites par l’occupant.

Ou encore ces détentions dites administratives héritées du mandat britannique qui permet de détenir des Palestiniens sans jugement. Et puis cette arme aussi insidieuse qu’inhumaine qui consiste à affamer les Palestiniens et là Israël ne fait pas la moindre distinction entre les habitants de Ghaza et ceux de Cisjordanie. L’ONU en a fait le constat, il y a moins de trois années.

Quant au Sahara occidental, l’ONU, parce qu’elle y est engagée, rappelle au moins deux fois par an qu’il s’agit d’une question d’occupation, reconnaissant au peuple de ce territoire le droit à l’autodétermination.

Ce qui veut dire qu’il en est privé et l’occupant marocain tente par tous les moyens d’étouffer cette revendication pour la justice. Il ne s’agit de rien d’autre. Et pour appeler les choses par leur nom, l’ONU a été jusqu’à dénier au Maroc le statut de puissance administrante. C’est pourtant clair, mais il y a des omissions qui méritent d’être clarifiées.

T. Hocine

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