Enseignements !
Il aura fallu revisiter l’Émir Abdelkader, ce précurseur des droits de l’Homme. Un séminaire autour non pas du poète et leader guerrier, fondateur du premier État algérien, mais surtout sur sa conception des droits humains et du respect de la liberté de culte.
Ironie de l’histoire : alors que l’ONU tarde à opérer sa mue, on trouvera des réponses loin en remontant dans le temps pour se rendre compte du retard accumulé par les temps modernes. Attendre 2008, la crise alimentaire mondiale, pour se rappeler qu’il faut manger pour vivre, c’est élémentaire. Il aura fallu revisiter l’Émir Abdelkader, ce précurseur des droits de l’Homme. Un séminaire autour non pas du poète et leader guerrier, fondateur du premier État algérien, mais surtout sur sa conception des droits humains et du respect de la liberté de culte. Combien de pas en arrière a enregistrés l’humain depuis cette époque ?
Difficile de mesurer l’ampleur du recul quand on en est réduit par la faute des hommes à revenir au “stade alimentaire” dans un monde qui s’amuse à dribbler les étoiles entre deux guerres.
Dans une période très chamboulée, des hommes ont eu la sagesse de différencier l’ennemi de l’homme, le chrétien envahisseur du chrétien victime. Qu’en est-il maintenant ?
Les différends et les différences sont érigés en dogmes idéologiques pour nourrir des haines, des extrémismes et des racismes et légitimer des disparités entretenues par l’usage abusif de la force. Et les instances et démembrements de l’ONU, souvent instrumentalisés, accentuent le déséquilibre.
C’est aussi légitimement que l’ambassadeur algérien à Genève, et néanmoins descendant de l’Émir, proposa qu’on intègre le droit à la nourriture dans la nomenclature des droits de l’Homme, tout comme l’accès à l’eau potable ou à la liberté.
Et ce n’est pas l’évolution, le savoir et les sciences qui aident à dépasser les clivages et les malentendus. Bien au contraire. À mesure que les sociétés évoluent, les comportements tendent vers les intolérances. C’est plus qu’anormal, c’est absurde que sous des prétextes aussi fallacieux les uns que les autres, on dresse des barrières et des interdits. Ou qu’un ministre de la République, sous prétexte de réglementer “la liberté de culte”, se lance dans des procédés frisant parfois la phobie de l’autre religion.
L’Émir a bien défendu les chrétiens du Moyen-Orient, lui qui a ouvert la guerre contre les chrétiens colonisateurs français ! Certains devraient s’en inspirer.
Djilali .B