BRUXELLES ET SARKOZY

Nicolas Sarkozy va être à la peine avec son projet d’Union pour la Méditerranée (UPM). Bruxelles vient d’émettre un mauvais signal. Le président de l’UPM, côté européen, doit être le président du Conseil. Il peut donc être polonais ou belge et n’avoir avec la Méditerranée que des rapports de carte postale, quelques souvenirs du patrimoine hellénique ou des photos sur le Colisée. Mais le signal est clair. Côté européen, c’est l’Europe qui préside et pas un pays de la rive nord.

L’histoire d’une bande à part est-elle finie ? Certainement. Zapatero avait déjà compris que l’UPM était le Processus de Barcelone plus un, l’Allemagne voyait mal une partie de sa contribution au budget européen (la plus forte d’Europe) filer vers des projets qu’elle ne contrôlerait pas. Il lui était plus difficile d’avouer que ses efforts pour désintégrer la Yougoslavie allaient servir les desseins de Sarkozy mais soyez sûrs que cela a joué.

Le président français a bien sûr parlé de fonds privés pour financer ses projets pharaoniques que seules les technologies européennes (ou israéliennes) peuvent mener à bout mais dans lesquelles les patrons du Sud, dont beaucoup d’Algériens, espèrent se faufiler et ramasser leur part du gâteau. Pourquoi pas ? Si le gouvernement algérien les met au pain sec au profit des boîtes étrangères, ils ont raison de jouer aux harraga de l’industrie.

Quand on souffre dans son pays, les horizons étrangers prennent les couleurs d’une deuxième patrie. Je ne sais pas si les Américains, qui sont en train d’installer une deuxième base militaire au Kosovo, laisseraient la France mener un jeu qui leur échapperait. Bref, l’idée de Sarkozy prend des dimensions possibles dans un monde méditerranéen miné par mille et un problèmes.

De toutes les façons, ce débat bruxellois et franco-allemand montre une chose avec une terrible netteté : les puissances européennes discutent ce qui est bon pour nous. En notre absence. Elles déterminent les règles du jeu avant de nous distribuer les cartes qu’elles veulent. Et cela passe comme une lettre à la poste. Mieux, avec une concurrence de nos dirigeants pour avoir la place la plus proche de ceux qui tiennent le jeu et les règles du jeu.

MOHAMED BOUHAMIDI

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