Chavirement d’organes

Hier, une dépêche de la MAP annonçait, citant une source proche du ministère de l’Intérieur du Maroc, que «les autorités marocaines n’ont pas été officiellement saisies par les autorités algériennes concernant une tentative de kidnapping sur le territoire algérien d’un bébé algérien pour des prélèvements d’organes dans une clinique à Oujda».

Puis on nous ajoute que «contrairement aux informations rapportées par la presse algérienne, les services de police ne disposent pour l’instant d’aucun élément ou indice concordants pouvant permettre l’ouverture d’une enquête sur cette affaire». Il restait juste à préciser que le dossier était désormais clos, bien que la presse algérienne n’ait jamais dit ou laissé entendre que les services de police marocains avaient la capacité d’agir avec la célérité constatée ailleurs.

La presse algérienne a rapporté qu’un réseau de trafic d’organes était débusqué grâce à un jeune ressortissant marocain arrêté à Maghnia. Ce jeune, d’une trentaine d’années, pris par la gendarmerie en flagrant délit de kidnapping d’un enfant de deux ans, aurait avoué appartenir avec des Algériens à une bande qui se proposait d’enlever des enfants en Algérie pour les vendre à des trafiquants d’organes à Oujda, au Maroc.

Le chef du réseau au Maroc, un certain Abdeldjalil Amar, promettait une somme de 450 000 dirhams pour chaque enfant ramené. Sauf que, parallèlement aux aveux, la presse algérienne précisait que le kidnappeur marocain n’avait aucune pièce d’identité sur lui au moment de son arrestation et qu’aucune affaire de ce genre n’a été, selon la gendarmerie locale, signalée auparavant ni dans la région ni au niveau de la frontière algéro-marocaine.

La presse algérienne a aussi dit qu’à défaut d’ouverture de la frontière, la Gendarmerie nationale à, elle, ouvert sans attendre une enquête. Le trafic d’organes, ce n’est pas du tout un trafic de hashish, et il devient tout à fait légitime de s’en inquiéter lorsque le pays enregistre près de 1 000 rapts d’enfant depuis 2001, selon Me Hocine Zahouane de la Ligue algérienne de défense des droits de l’homme.

Un phénomène qu’il qualifiait de terrible et qui, selon lui, ne cesse de s’amplifier, avec l’apparition d’une mafia organisée spécialisée dans le trafic d’organes d’enfants de moins de 10 ans. Au point que Yazid Zerhouni était obligé de s’en expliquer devant nos parlementaires. Le Maroc ne semble pas trop s’inquiéter de ces rapts ; peut-être qu’on y considère que l’Algérie continue d’être le laboratoire.

Mohamed Zaâf

Leave a Reply

You must be logged in to post a comment.

intelligence artiste judiciaire personne algériens pays nationale intelligence algérie artistes benchicou renseignement algérie carrefour harga chroniques économique chronique judiciaire économie intelligence chronique alimentaire production art liberté justes histoire citernes sommeil crise alimentaire carrefour économie culture monde temps
 
Fermer
E-mail It