Péril à redouter

La cohésion nationale est le meilleur espace de défense. Elle réduit les vulnérabilités nationales face à des menaces internes et renforce le front contre les menaces extérieures. L’Irak en sait certainement quelque chose, et beaucoup même, quand les clivages intercommunautaires avaient assez ruiné la cohésion nationale au point où il ne lui avait pas été possible de construire un front soudé contre une agression extérieure.

De la même façon, ce sont les intolérances et le fait que c’est l’hostilité de l’autre qui fournit le milieu générateur de la stratégie qui rendent l’environnement national interne favorable au développement de l’endoctrinement subversif.Croire alors que la puissance d’un pays, ou plutôt la force d’un pays, pour ce qui concerne sa capacité à résister avec efficacité à une agression extérieure ou alors son invulnérabilité intérieure dépend du format des forces militaires et de la technologie militaire à disposition ou alors des équipements en mesure de «voir» la nuit (adaptés à la lutte contre le terrorisme) serait rééditer l’erreur tragique et impardonnable de l’Irak.

Pour tout pays, y compris pour l’Algérie, la rupture de la cohésion nationale est le pire péril à redouter et à conjurer, car ainsi s’abaissent les niveaux de défense contre la menace, et plus particulièrement contre la désintégration des Etats, de tout Etat. Où est l’URSS? Où est la Fédération de Yougoslavie ? Où va l’Irak?Il serait très grave que s’instaure une logique de blocs communautaires antagonistes comme il serait très grave de chercher à ignorer l’existence de facteurs communautaires.

Ils existent partout, et la Belgique n’est pas la première à le reconnaître pour exhorter le mal de ces divisions et de la désintégration et ainsi engager une politique de solidification des liens intercommunautaires. Serait-il judicieux et salvateur pour l’avenir de la cohésion nationale de considérer qu’il ne s’est rien passé à Berriane alors que le problème intercommunautaire existe depuis bien longtemps?

Il existe quand même un réseau d’alerte pour la prévention à travers le conseil national opérationnel d’aide à la prise de décision pour une intervention à temps comme il existe chez nous de grands sociologues qui auraient pu fournir à l’Etat des éclairages nécessaires pour la connaissance des communautés en Algérie et l’élaboration de politiques et traitements adéquats qui maintiennent les spécificités culturelles ou identitaires tout en resserrant les liens entre ces communautés autour de la conviction que l’avenir est collectif.

Il y a quand même un problème qui tient de la nature du système politique algérien et celui-ci est lié à la place définie pour les partis politiques. Dans des questions aussi importantes que celles de Berriane, et on sait qu’il n’y a pas que Berriane, tout se passe comme s’il s’agissait d’une affaire qui ne concerne que les institutions et pas les élus où l’ensemble de la classe politique.

Il ne devrait plus appartenir qu’au seul Etat à «régler» les questions cruciales liées à la cohésion nationale. Il faudrait intégrer les mutations politiques et sociales qui devraient induire des implications sur les réformes de l’Etat et pas seulement sur les missions des institutions de l’Etat, d’où la nécessaire réactivation de la commission Sbih ou l’installation d’une autre commission qui aura à prendre compte que l’Etat ne pourrait plus se charger de tout et tout seul.

Bachir Benhassen

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