Le chemin d’Alger…

Les Français qui tiennent vraiment à nous «vendre» leur «Union pour la Méditerranée» (UPM) ont subitement retrouvé le chemin d’Alger. Le défilé de personnalités françaises, ministres, investisseurs et chefs d’entreprise, ne s’est pas démenti ces derniers mois. Défilé ouvert par la visite officielle du président Nicolas Sarkozy en novembre dernier qui prononça un discours à l’université Mentouri de Constantine.

Dans la foulée de Mme Michèle Alliot-Marie, ministre de l’Intérieur, qui était en Algérie ce week-end, arrive demain le chef de la diplomatie de l’Hexagone, Bernard Kouchner, alors que la venue du Premier ministre, François Fillon, est annoncée pour juillet prochain. A quelques jours du sommet qu’organise à Paris la présidence française de l’UE pour…parler du dada du président Sarkozy: l’Union pour la Méditerranée. Certes! Mais tout ce va-et-vient ne fait pas, au final, une politique si on mesure les faits à l’aune de la réalité sur le terrain, au moment où les échanges commerciaux et économiques entre Alger et Paris, sont au plus bas et s’amenuisent comme une peau de chagrin.

De fait, comme le faisait lourdement remarquer le premier flic de France, Mme Alliot-Marie, de passage à Alger, c’est encore «l’expertise» algérienne en matière sécuritaire et de lutte contre le terrorisme qui intéresse le plus la France qui, en la matière, est la demanderesse. Paris espère même que les pays du Sud, dont l’Algérie, deviennent à terme la barrière inexpugnable dont l’Europe a besoin contre les infiltrations des immigrés clandestins.

C’est ce qui semble être attendu de nous: protéger la prospère UE de l’invasion de travailleurs non désirés. Une Europe qui accepte en revanche nos cerveaux et notre matière grise, affaiblissant par ailleurs des pays rongés par le sous-développement. Or, si la France veut nous aider, elle doit d’abord investir dans des créneaux pourvoyeurs d’emplois.

A contrario, nous notons que l’investissement français en Algérie demeure sélectif et est en deçà des possibilités des entreprises françaises, pour ne point dire ridicule, au regard des options, en sus de la solvabilité du pays, qu’offre l’Algérie.

Ainsi, plusieurs projets de sociétés françaises en Algérie ont curieusement avorté, dont le dernier en date est celui de l’usine de montage de Renault, transférée chez le voisin marocain. Pourtant, la France en participant à la création d’usines, à la mise à niveau de sociétés existantes, aurait positivement contribué à la fixation des travailleurs en Algérie et partant, diminuer les demandes de visa de même que l’immigration clandestine.

Il n’en est rien dans les faits et les projets mirifiques qu’ont fait miroiter les Français se sont redéployés sous d’autres cieux ou se sont dilués dans les vents et les brumes de la Méditerranée. La Méditerranée dont on veut justement sceller l’Union le 13 juillet, lors d’un sommet regroupant les 27 pays membres de l’Union européenne et les pays de la rive Sud de la grande bleue. Reste cependant à voir de quoi est faite cette Union pour la Méditerranée dont les contours demeurent légers et inconsistants. A raison, Alger, peu convaincue, demande à voir.

Il n’y a aucune logique pour que l’Algérie s’engage dans un projet dont elle ne connaît pas la finalité. Or, pour autant qu’on le sache, ce projet d’UPM imaginé par M.Sarkozy, a pour fonction première de barrer la route de l’UE à la Turquie.

D’autre part, les échecs du Processus de Barcelone et du groupe des 5+5 sont suffisamment probants et n’incitent pas l’Algérie à se jeter tête baissée sur le premier projet venu, simplement parce que parrainé par un pays de la rive Nord de la Méditerranée.

N. KRIM

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