Vers un baril à 200 dollars
Tous les éléments sont réunis aujourd’hui pour donner tout son sens à ce qui a été consacré, durant la grande crise pétrolière des années 1970, comme «or noir». Avec les tensions chroniques au Moyen-Orient, dont le bûcher est entretenu sciemment par les Etats-Unis et Israël, ce qui était, selon la lecture des spécialistes, une tendance irréversible, du fait de bouleversements économiques mondiaux majeurs, a été précipité et aggravé.
En effet, l’entrée de plain-pied dans la cour des grands pays industrialisés et grands consommateurs de carburants fossiles de pays comme la Chine, le Brésil et l’Inde était, dès le départ, intégrée comme une donne majeure dans la stratégie américaine dans son «offensive for oil» (offensive pour le pétrole).
La hausse des prix du pétrole n’est donc pas une surprise et encore moins un événement sans appel.
Mais il est vrai que les actions militaires américaines dans la région la plus riche en pétrole et sa propension à vouloir étendre le conflit à l’Iran ont fini à essouffler toutes les tendances baissières, les plus tenaces, donnant un élan au prix qui devrait confirmer, dans peut-être moins de deux années, des prévisions considérées pourtant comme trop alarmistes, et qui ont évoqué un baril à 200 dollars. Aujourd’hui, nous ne sommes plus loin de ce compte, même si, par ailleurs, la baisse du dollar semble fonctionner comme une tendance compensatoire.
Il y a longtempsn, d’ailleurs, que les pays de l’Opep ont perdu tout contrôle sur les prix, toutes les causes réunies ayant rendu désuet le mécanisme prometteur qui devait réguler les prix du marché. Aujourd’hui, entre guerre et paix, entre course aux sources des hydrocarbures, il n’y a de place que pour la hausse des prix. La véritable ère de l’or noir est née.
07-05-2008
Farès N.
