DANS LA LOINTAINE BOLIVIE…

Pour ceux qui ne le savent pas, l’organisation administrative de la Bolivie repose sur des provinces. Certaines sont riches. Celle de Santa-Cruz détient le principal des ressources gazières et pétrolières. Depuis quelques semaines, le préfet de cette région, soutenu par le chef des patrons et chef de l’oligarchie locale, prépare un référendum d’autonomie (prévu pour aujourd’hui) afin de gérer ses propres ressources et les soustraire à l’autorité du pouvoir central.

L’autonomie de cette région doit déboucher sur la création d’une deuxième république à l’intérieur d’un même pays. La Constitution actuelle ne prévoit pas ce cas de figure. La commission électorale nationale, seule habilitée à se prononcer sur la légalité et la conformité des élections, a déclaré illégale cette opération. Le président Moralès avait dévoilé et dénoncé l’aide souterraine des USA à ce projet, la création d’une milice avec l’aide secrète de la Colombie, les contacts de l’ambassadeur US avec un chef paramilitaire (photo à l’appui).

L’oligarchie blanche se prépare également à élargir ce processus de division de la Bolivie entre une Bolivie riche, celle des mines, du gaz et du pétrole entre les mains des Blancs et de l’oligarchie, et une Bolivie pauvre, celle des Indiens et de l’altiplano. C’est le prix à faire payer aux Indiens et aux travailleurs d’avoir choisi le socialiste Moralès ; créer le chaos et le bain de sang pour renverser la tendance latino-américaine au socialisme du XXIe siècle. Le gouverneur de Santa Cruz, avec l’argent américain secret et celui de l’oligarchie, va confier la sécurité des urnes à une société privée de gardiennage, façade légale de sa milice créée avec l’aide des paramilitaires colombiens.

Quelle société privée peut contrôler un vote sur tout un territoire si elle n’a pas l’envergure d’une petite armée ? Les Indiens de la région se sont mobilisés contre le référendum mais en termes de population, ils sont minoritaires et tout semble s’acheminer vers des affrontements impitoyables. L’indépendance du Kosovo, proclamée en dépit des documents, fera jurisprudence pour appuyer le séparatisme et l’élargir avant de faire tomber Moralès qui ne disposera plus d’aucune ressource pour diriger le pays.

Après cela, les Américains et les Européens viendront parler de respect de la démocratie et des élections. Car ils sont bien, eux et leurs entreprises multinationales, derrière ce coup d’Etat aux formes inédites contre celui qui leur a arraché des mains les richesses et les ressources de la Bolivie. Le peuple bolivien, celui des indigènes et des travailleurs, a peu de moyens. Ni milices, ni forces armées autonomes pour contrer ce plan infernal. Mais il résistera.

MOHAMED BOUHAMIDI

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