DROIT INTERNATIONAL A GÉOMÉTRIE VARIABLE

L’Administration Bush a tellement menti que sa version sur le bombardement israélien d’un site syrien passe très mal. Même les médias occidentaux, qui ne sont pas tendres avec le régime de Bachar El Assad, ont pris l’information avec des pincettes, se demandant surtout pourquoi l’équipe de Bush a mis tant de retard à diffuser une information qui l’aurait servie au plus haut point dans sa politique d’isolement de ce pays accusé de tous les maux de la région et désigné comme l’ami et l’allié de l’Iran devenu l’ennemi numéro un des Arabes en lieu et place d’Israël, d’armer et de soutenir le Hezbollah et le Hamas.

Le timing semble poser problème et l’information si peu sérieuse qu’elle a été liée à quelque manœuvre tortueuse des néo-conservateurs dans le but de torpiller quelque projet ou quelque initiative. Lesquels ? La tentative de médiation turque ? Les projections qui ont poussé au voyage J. Carter ? Le besoin de créer un climat d’hystérie ? Personne n’a de réponse convaincante. Et tout le monde sait qu’un site nucléaire ne se construit pas comme cela avec deux briques et trois parpaings.

Osirak, le réacteur irakien, était de notoriété publique et la centrale iranienne est sur tous les menus des rédactions. Bref, le mystère continuera à planer sur la réalité de l’objectif et nous ne pourrons en conclure qu’à la supériorité aérienne écrasante d’Israël sur tous ses voisins arabes réunis en termes d’équipements et de technologie de surveillance et de défense contre avion.

La Syrie, qui ne s’est pas empressée d’inviter médias et journalistes sur le site bombardé, a reçu un accueil froid à sa plainte de la violation de sa souveraineté et de l’agression caractérisée d’Israël. Mais la vraie énigme de cette information et de son traitement n’est pas là. Admettons que l’information soit véridique, que la Syrie se dote d’un site secret quelconque à but nucléaire.

Qui est en droit de réagir dans ce cas-là en fonction de la légalité internationale ? L’ONU, bien sûr, à travers son agence de contrôle, l’AIEA, et en fonction des résolutions prises par son Conseil de sécurité. Ce n’est pas à Israël de décider qui peut faire quoi dans la région. Et les médias n’ont pas relevé cet aspect de la question.

Comme s’il était normal et naturel qu’un Etat, qui se soustrait à la légalité internationale en matière d’armements atomiques, aille bombarder un voisin soupçonné de vouloir bricoler quelque chose. Israël n’est pas seulement au-dessus des lois internationales, il les décide, il les applique et cela passe comme une lettre à la poste. Israël est en droit de tout faire, absolument tout faire. Madame Clinton et Sarkozy viennent de nous le rappeler. Les ONG, les médias et le silence des autres Etats aussi.

Mohamed Bouhamidi

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