Chinois, pas chinois ?
La flamme olympique finira par arriver en Chine. Pas seulement au plan physique mais également au plan symbolique, car pour le sommet Chine- Europe, Barroso a déclaré reconnaître l’appartenance du Tibet à la Chine. Il vient de tracer les frontières, sans jeu de mots, entre le folklore des manifestations anti-chinoises et de l’alignement des médias occidentaux sur les termes que souhaitaient les Etats-Unis pour ce débat.
Je vous parie que ces mêmes médias vont changer de ton, mesurer que la Chine est un plus gros morceau que la Serbie, prendre conscience des dizaines et des dizaines de milliards d’euros du déficit européen dans les échanges avec les Chinois, entrevoir que la Chine détient quelques-unes des clés de sortie de la crise financière actuelle, etc.
Je vous parie qu’ils vont même s’apercevoir brusquement que le Tibet fait partie de la Chine depuis l’époque mongole, alors qu’ils étaient unanimes, la chaîne culturelle Arte en tête, à mentir honteusement au public en parlant d’invasion des troupes chinoises en 1949. Cette fameuse année pendant laquelle les troupes maoïstes victorieuses reprenaient le contrôle de l’ensemble du territoire chinois.
Mais qu’une chaîne culturelle ignore des siècles d’histoire chinoise au Tibet vous renseigne sur l’absence absolue de scrupules des milieux impérialistes occidentaux dans leurs plans de guerre. Bons princes, après cette déclaration de Barroso, les Chinois acceptent de recevoir des émissaires du dalaï-lama. Ils le recevront en personne certainement plus tard.
Les Chinois facilitent ainsi aux Européens une sortie très honorable du camp américain. S’il ne s’agit plus d’une question politique, les Chinois peuvent gérer. Car les médias occidentaux ont oublié de dire à leurs auditeurs que la charge de dalaï-lama recouvre une vraie souveraineté politique qui ferait des aumônes un impôt religieusement légal.
Les Américains auraient aimé cette solution d’une double souveraineté qu’ils auraient utilisée tôt ou tard pour un mouvement de sécession comme ils l’ont fait au Kosovo avec la complicité de l’Union européenne, comme ils le font aujourd’hui en Bolivie, comme ils le feront demain dans certains pays arabes, dont le nôtre, si leurs intérêts le leur commandent.
Mohamed Bouhamidi