ALERTES AU MOYEN-ORIENT
Depuis hier, dimanche, tout l’Etat d’Israël est en manœuvres militaires. Je vous ai déjà dit que plusieurs experts arabes, dont des officiers supérieurs, interrogés par la chaîne télé et radio ne croient pas à une guerre. Mais comme ce sont des militaires, il vaut mieux prendre leurs propos sur la guerre avec des pincettes. Surtout que leur argument principal reste qu’Israël ne s’est pas encore remis de son échec au Liban et qu’il ne peut se permettre une deuxième défaite.
Ces militaires partent de l’idée qu’Israël s’effondrerait à sa première défaite militaire et que dans les rapports de force actuels, cet Etat n’est pas du tout assuré de l’emporter sur le Hezbollah sans un prix très élevé. Trop élevé. Mais le prix sera payé. Cela les militaires ne le comprennent pas car ils partent toujours de l’analyse du rapport de force statique et il faut toujours leur rappeler que les guerres ne se déclenchent pas pour des raisons militaires mais pour des raisons politiques et les raisons politiques pour déclencher la guerre américaine dans la région sont suffisamment nombreuses.
Et un certain nombre d’Israéliens ne se sont pas privés de dire que la dernière guerre contre le Hezbollah était plus américaine qu’israélienne. Ils n’avaient pas tort. La Syrie, inquiète par la multiplication des incidents sur la ligne de démarcation qui la sépare des troupes israéliennes, s’est mise en état d’alerte. Le Hezbollah, moins naïf que les officiers en retraite qui font la joie d’ANB et de la chaîne islamo-sioniste d’Al Jazeera, se prépare au pire, et même la très débonnaire armée libanaise a accru sa vigilance.
Ehud Olmert a multiplié les messages pour rassurer ses voisins en affirmant qu’il ne s’agit que d’un exercice. Quand Israël at- il respecté ses engagements, ses promesses ou ses déclarations ? Il lui suffit de fabriquer un incident comme il sait si bien le faire pour passer de l’exercice à l’attaque réelle. En attendant, la nature de l’exercice avec mobilisation de l’arrière et la préparation à recevoir des frappes sur l’ensemble du territoire montre assez bien que le rapport de force a changé.
Et le bruit autour de la centrale nucléaire de Dimona consiste juste à suggérer l’urgence d’en éloigner le danger et donc de faire la guerre préventive. Les deux navires américains chargés de détruire en vol les missiles sont là, ils sont déjà au large du Liban depuis deux mois. Ce changement de rapport de force, ce bruit fait autour des dangers qui planent sur Israël, le risque d’une catastrophe nucléaire et le poids de l’Iran qui a modifié ce rapport des forces sont des raisons suffisantes pour faire une guerre «défensive».
Mohamed Bouhamidi