GUERRE OU PAS GUERRE(1) ?

Inutile de revenir sur le fait que tout intérêt américain pour une région quelconque du globe reste d’abord un intérêt pour le gaz et le pétrole. De l’Irak au Kosovo, de l’Afghanistan à la mer Caspienne, du Darfour à l’Iran et jusqu’à notre Sahel africain aux portes du sud de l’Algérie, partout le pétrole, le gaz et leur transport constituent la trame et la ligne directrice de l’action américaine. Les prétextes sont de deux ordres : la lutte contre le terrorisme qu’Al Qaïda aura justifiée d’avance ou les drames humanitaires comme au Darfour. Une infinité d’autres raisons peuvent être mobilisées comme la défense de la démocratie.

A côté des champs pétroliers ou sur le long des pipe-lines, vous trouverez les bases américaines, les GI’s ou les Marines, les différentes flottes et les forces aériennes et au moins la présence de conseillers et de formateurs. Consultez le projet de construction des oléoducs et des gazoducs et vous saurez au millimètre près où se situeront les futures zones de conflit.

Mais vous trouverez aussi des pays et des gouvernements mis sous tutelle, obligés de concéder aux compagnies pétrolières, menées par les majors américains, l’extraterritorialité des terres traversées par ces tuyaux énergétiques. Les hyènes ne manquent pas pour les soumettre à des coups d’Etat blancs sous forme de révolutions orange, rose, ou d’une autre couleur, jusqu’à l’intervention directe avec ou sans l’Europe. Cela, c’est la toile de fond.

Elle est archi-connue mais constamment oubliée dans la couverture, au jour le jour, des faits et des événements qui entrent dans l’application de la ligne directrice. Pas un journal algérien n’a analysé le coup de force au Kosovo et la mise sous protectorat de ce pays dans la perspective de créer des bases américaines chargées de protéger le transport des hydrocarbures qui doit venir de l’est des Balkans. L’actualité comme profession journalistique a aussi ce rôle de noyer sous le flot des paroles quotidiennes les vrais enjeux : les médias occidentaux appellent ceci du professionnalisme.

Mais si le plan est en cours d’exécution, il l’est dans des conditions pas toujours prévues par les planificateurs du Conseil national de sécurité et de la CIA. Pour en rester à la question énergétique, le gouvernement irakien aurait dû déjà adopter une loi sur le pétrole qui aurait remis la souveraineté nationale entre les mains des compagnies et l’Irak aurait dû déjà produire aux alentours de six millions de barils jour. Il aurait déjà dû imploser l’Opep avec l’aide de l’Arabie saoudite.

Mais les données politiques internes, le refus de nombreuses forces politiques irakiennes dont le courant de Moqtada Sadr, ont empêché jusqu’à présent la réalisation de ce plan comme elles ont réussi à mettre relativement en échec le projet de fédéralisation basée sur l’idée que chaque région profite de son pétrole malgré l’acharnement d’Al Qaïda à créer et à amplifier une guerre communautaire tout à fait nécessaire aux plans américains (et on se demande après cela pourquoi les services les plus puissants du monde n’arrivent pas à mettre la main sur Ben Laden ou sur Zawahiri). Mais en Irak, la victoire qui devait ouvrir la route de l’Iran n’a pas été au rendez-vous et elle peine à s’accomplir.

Mohamed Bouhamidi

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