Mission de réconciliation
La visite d’Etat de deux jours entamée, dimanche, par le président de la République, M. Abdelaziz Bouteflika, dans le pays du Nil à l’invitation de son homologue égyptien, M. Mohmed Hosni Moubarek, revêt une signification tout à fait particulière et ce, pour plusieurs raisons.
Tout d’abord, elle intervient dans une conjoncture spéciale, celle de la clôture d’un sommet arabe à Damas marqué par de fortes divisions sur le Liban.
Des divergences, en fait, qui ne sont pas inhérentes seulement au pays du Cèdre, mais qui s’articulent également autour de nombreuses autres questions sensibles, dont la politique adoptée vis-à-vis des Etats-Unis, alliés pour les uns et ennemis pour les autres.
Le président de la République, qui s’est vu confier, avec d’autres chefs d’Etat, dans le cadre de la mise en place d’une commission de réconciliation l’illustre tâche de resserrer les rangs de la nation, a, dans cette logique, inscrit ses efforts en direction d’un pays de taille qu’est l’Egypte.
L’ambassadeur d’Algérie au Caire a été on ne peut plus explicite quand il a affirmé que le président Abdelaziz Bouteflika possède l’expérience diplomatique, la sagesse et la maîtrise du dossier pour mener à bien cette mission.
Globalement, le Monde arabe arriverait, à l’issue de cette initiative (prise par le sommet de Damas) à rapprocher ses visions et à s’homogénéiser davantage. Les dividendes seront énormes.
Mais en vérité, le voyage du premier magistrat du pays au Caire ne se limite pas à cela, car il se propose également d’aborder plusieurs autres dossiers de l’heure, dont celui du renforcement de la coopération bilatérale et du projet de l’Union de la Méditerranée qui intervient après l’échec du processus de Barcelone, de la relance de l’initiative arabe de paix, de la situation au Darfour, etc.
Le volume des investissements égyptiens en Algérie, qui a atteint les 4 milliards de dollars, et la signature de 19 accords, sont, d’ores et déjà, l’illustration par les actes de la coopération entre les deux pays.
Une visite, donc, de médiation, de renforcement des liens et d’amitié entre deux pays frères.
Nadjib Hadded