L’heure des réformes
A nouvelle conjoncture, nouvelle vision…!
Dans le sillage de cette problématique, les 37 chefs d’Etat et de gouvernement présents, le week-end dernier, au sommet de l’OCI, à Dakar ont opéré un recentrage décisif sur des questions stratégiques interpellant directement la Nation musulmane.
Il s’agit d’un sommet inédit en termes de résultats obtenus, puisqu’il a pavé la voie aux aspirations de près du quart de la population mondiale.
En premier chef, la charte, cet instrument définissant les grandes lignes de la politique des 57 Etats membres de l’OCI, a été rendue “flambant neuve”. Le lifting qualifié d’historique s’est matérialisé par l’introduction de nouveaux articles qui s’habillent tous de préoccupations de l’heure, comme la bonne gouvernance, la démocratie, les droits humains et l’Etat de droit.
D’un autre côté, face à la nouvelle situation prévalant au Proche-Orient, les leaders du monde musulman ont transformé l’article sur la Palestine en un texte plus modéré qui interpelle directement l’Etat hébreu à tenir ses engagements de paix.
Ce dernier préconise une solution politique au conflit au moment où le “soutien au combat” a été transformé en “soutien aux tractations visant à la création d’un Etat souverain”. Cela étant, le new-look apporté à la charte (qui date, en fait, de 1972), a été suivi par l’examen d’un dossier lancinant, celui de la pauvreté dans le monde musulman.
“Le Fonds de solidarité islamique de développement (FISD), lancé en 2007, est, à vrai dire, l’instance sur laquelle misent beaucoup les pays musulmans pour niveler les disparités qui minent leur prospérité d’ensemble.
Le FISD, conçu de telle manière à favoriser la solidarité entre les pays pétroliers à forts revenus et les pays nettement moins nantis comme le Sierra Leone, le Niger ou le Bangladesh, est appelé à être renfloué. Le cap des 10 milliards de dollars étant souhaité.
Quant à la question de l’harmonie des civilisations à laquelle appelle intensément la “Oumma”, elle ne pouvait être occultée dans un contexte marqué par une recrudescence des exclusions en Occident, elles-mêmes encouragées par l’extrémisme et le terrorisme.
“La violence terroriste se prévalant de l’Islam en dénature le message de paix et de tolérance et lui porte gravement atteinte”, a estimé le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, lors de son discours à l’occasion de ce
11e sommet.
L’Algérie, pilier du monde musulman, appelle conformément à ses principes à resserrer les rangs pour “construire ensemble un devenir fécond et prospère”.
Nadjib Hadded