Recul !
Finie donc la litigieuse commission d’enquête spéciale attentats du 11 décembre ; mieux, Ban Ki-moon a choisi le diplomate algérien le plus reconnu pour chapeauter la commission aux prérogatives élargies à tous les pays.
Incident clos ! L’Algérie et l’ONU sont passées à un stade plus pratique dans la sécurisation des sites onusiens.
La mesure n’est pas exceptionnelle à l’Algérie, mais étendue à tous les pays à travers une commission indépendante présidée par le diplomate Lakhdar Brahimi. Finie donc la litigieuse commission d’enquête spéciale attentats du 11 décembre ; mieux, Ban Ki-moon a choisi le diplomate algérien le plus reconnu pour chapeauter la commission aux prérogatives élargies à tous les pays.
Mais est-ce par manque de personnel expert que le SG de l’ONU a opté pour le choix de Brahimi ? Le diplomate a longtemps été émissaire onusien dans des conflits et des situations complexes comme en Irak ou en Somalie, alors qu’il avait même annoncé sa retraite.
Il faut reconnaître que Ban Ki-moon ou ses prédécesseurs avaient du mal, à un moment donné, à trouver l’homme capable d’arriver à “imposer” les voies pacifiques dans des crises qui ont déteint sur le pouvoir de l’ONU et ses capacités à les dénouer. Et c’est à Brahimi qu’a souvent échu cette délicate mission, y compris lorsqu’il décida de tirer sa révérence, alors que le conflit interne somalien avait atteint son paroxysme. Comment alors interpréter cette nomination ?
Un appel du pied de Ban Ki-moon à l’Algérie tout en rectifiant son “maladroit” tir mal perçu par Alger. Au-delà de la personne, de l’hommage qu’il a rendu aux victimes des attentats d’Alger, ce geste rééquilibre sa position, sa décision unilatérale, initiale, est un recul.
Pour autant, cette décision n’est pas à mettre sur le compte de la diplomatie algérienne, le mérite revenant principalement à l’ancien ministre des Affaires étrangères à la carrière remplie de “victoires” sur les instabilités.
La réussite algérienne, presque instantanée comme une réplique, viendra des services de sécurité qui viennent de neutraliser les commanditaires desdits attentats. Preuve de leur capacité à aller au-delà d’une enquête pour déterminer les failles et défaillances.
Cela vaut plus qu’une réaction ou une réponse politique : c’est une démonstration. Les années noires du terrorisme conjuguées à l’isolement international de l’Algérie ont été une bonne école pour les services algériens. Dont acte !
Djilali Benyoub