Les faits

Il y a un ras-le-bol latent chez la majorité des Algériens, dont les prodromes sont les journées de contestation organisées par l’intersyndicale, qui menace d’ailleurs de “remettre ça” pour le mois de février.

Farouk Ksentini, invité hier à la radio, trouve que la situation sociale n’est pas au bord de l’explosion. “Simple tension”, dit-il en se faisant l’écho du rapport qu’il vient de remettre au président de la République sur la situation des droits de l’Homme dans notre pays. Cécité ou exercice de style chez l’avocat qui cherche visiblement à cultiver la litote pour ne pas verser de l’huile sur le feu. Compréhensible, somme toute. Reste que les faits sont têtus, comme dirait un homme aujourd’hui passé de mode.

Il y a un ras-le-bol latent chez la majorité des Algériens, dont les prodromes sont les journées de contestation organisées par l’intersyndicale, qui menace d’ailleurs de “remettre ça” pour le mois de février. Et tout porte à croire que la mobilisation sera plus importante, car on n’a pas du tout l’impression que les choses bougent pour stopper le rouleau compresseur de l’inflation. Il est vrai que les membres du gouvernement multiplient les effets d’annonce, mais concrètement, la situation demeure en l’état.

Le pain est à dix dinars, l’huile à huit cents, pour ne citer que l’exemple de ces deux produits de base qui connaissent une tension ; les augmentations promises en septembre dernier tardent à figurer sur les feuilles de salaires, les statuts particuliers sont encore au stade de la cogitation bureaucratique. Et plus les choses traîneront en longueur, plus la mayonnaise de la colère montera en cadence. D’où la nécessité de gestes palpables et dans l’urgence pour tenter d’enrayer en amont le risque d’explosion, qui est bel et bien réel.

La centrale de Sidi-Saïd, dont on comprend parfaitement le souci “responsable” de jouer au pompier, a néanmoins le pouvoir de faire entendre la voix des travailleurs. Il y va d’ailleurs de sa crédibilité, à quelques mois de la tenue de son prochain congrès.

N. Sebti

Leave a Reply

You must be logged in to post a comment.

intelligence artiste judiciaire personne algériens pays nationale intelligence algérie artistes benchicou renseignement algérie carrefour harga chroniques économique chronique judiciaire économie intelligence chronique alimentaire production art liberté justes histoire citernes sommeil crise alimentaire carrefour économie culture monde temps
 
Fermer
E-mail It