Une paix attendue par tous
Face à l’optimisme américain en ce qui concerne le conflit au Proche-Orient, plus de mesure gagnerait sûrement à être de mise. Les dernières déclarations du Président George W. Bush, selon lesquelles un accord pourrait être scellé d’ici un an entre les Palestiniens et les Israéliens, sont-elles vraiment réalistes même si conjoncturellement parlant, les choses ont nettement évolué ?
L’échéance semble toute proche et la complexité des dossiers renvoie à des compromis pas faciles à atteindre. Certes, l’Autorité palestinienne devenue l’unique interlocuteur pour la paix et le gouvernement israélien en veulent, mais il y a de nombreux écueils à contourner. Il est possible qu’avec plus de temps, des avancées concrètes puissent être réalisées, mais ce serait vraiment un miracle (bien qu’en politique rien n’est impossible) si la vision de Bush devenait réalité.
Cela dit, les tractations vont bon train et à coup sûr la visite du chef de la Maison-Blanche prévue pour ce premier mois de l’année dans la région devrait jouer un rôle catalyseur.
Bush, qui est attendu le 9 janvier en Israël et qui se rendra en Cisjordanie, au Koweït, à Bahrein, aux Emirats Arabes-Unis (EAU)), en Arabie Saoudite et en Egypte devrait, selon toute vraisemblance, faire pression sur les deux parties tout en appelant les Etats arabes à s’impliquer davantage.
L’Etat hébreu semble être le premier «target» de ces pressions puisqu’il est le détenteur de la clé du problème. Ce dernier est interpellé surtout sur le tracé des frontières du futur Etat palestinien, le statut d’El Qods et le retour des réfugiés. Pour leur part, les Palestiniens sont appelés à faire cesser les violences, une condition sine qua non que posent les Israéliens.
En vérité, il s’agit là d’un défi pour l’autorité de Mahmoud Abbas bien qu’il soit difficilement réalisable face à la main basse du Hamas sur la Bande de Ghaza.
Le Hamas, qui s’isole chaque jour davantage de par ses positions jusqu’aux boutistes, paraît être l’équation inconnue de l’échiquier proche-oriental.
A la veille de la tournée de Bush et au moment où la communauté internationale vient de décider d’aider financièrement les Palestiniens tous ces développements promettent d’être abordés.
La paix impérativement voulue par l’Administration américaine sera-t-elle un jour au rendez-vous ?
Nadjib Haddad