Poudrière

Ce n’est pas sans raison que le gouvernement pakistanais s’est empressé, quelques heures après l’attentat, d’accuser clairement Al-Qaïda.

Benazir Bhutto assassinée, c’est tout le Pakistan qui part à l’aventure. Et même s’il s’avère qu’Al-Qaïda n’a rien à voir avec ce meurtre, ce qui est peu probable, le principal bénéficiaire reste tout de même l’intégrisme qui n’a jamais désespéré de plonger le pays dans le chaos.

Bhutto représentait l’avenir du Pakistan, la personnalité capable de renverser la tendance de l’extrémisme religieux, parce qu’elle s’est toujours gardée d’entrer dans un jeu de pouvoir malsain qui instrumentalise l’intolérance, devenue coutumière dans la société pakistanaise. Un jeu de pouvoir malsain qui aura fait de nombreuses victimes parmi les personnalités pakistanaises les plus en vue et duquel les partisans de Bhutto ne veulent pas soustraire Musharraf, soupçonné aujourd’hui d’une implication dans l’attentat qui a coûté la vie à leur leader.

Paradoxalement, une revendication de l’assassinat de l’ancien Premier ministre par Al-Qaïda, ou un mouvement extrémiste qui lui est proche, peut se révéler salutaire pour un pays guetté par la guerre civile. Et c’est peut-être l’effet que cherche l’organisation terroriste internationale dirigée par Ben Laden en dirigeant les regards vers Musharraf.

En effet, faire porter le chapeau à ce dernier équivaut à allumer la mèche d’une véritable poudrière qui ouvre une voie royale à la mainmise de l’extrémisme religieux sur le Pakistan. Ce n’est donc pas sans raison que le gouvernement pakistanais s’est empressé, quelques heures après l’attentat, d’accuser clairement Al-Qaïda.

Les émeutes, qui ont suivi l’attentat meurtrier contre Bhutto, risquent de connaître une ampleur autrement plus inquiétante. Ceci d’autant mieux que la colère des Pakistanais est principalement dirigée contre le gouvernement Musharraf. Et ce qui ne gâte rien, l’ex-Premier ministre affirmait peu de temps avant sa mort que Musharraf lui interdisait une protection rapprochée pour qu’elle puisse circuler en sécurité.

Mieux, elle rendait celui-ci responsable si quelque chose venait à lui arriver. Une aubaine pour les extrémistes religieux qui ne rateraient pas une si belle occasion pour réorganiser le Pakistan en base arrière et en rampe de lancement du terrorisme international.

Zahir Benmostepha

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