Une paix truffée de dérobades
Révélateur, à vrai dire, ce nouvel engagement de Georges W. Bush au Proche-Orient en faveur d’une halte d’étape.
Après la conférence d’Annapolis qui a donné le ton aux négociations de part et d’autre pour tenter d’aboutir à la création d’un Etat palestinien à l’horizon 2008, voilà que le chef de la Maison-Blanche persiste et signe en prenant l’initiative de procéder à des évaluations confidentielles des négociations.
Le président des Etats-Unis, en fin de mandat, semble résolu à accélérer le processus de paix israélo-palestinien pour espérer finir en apothéose. A coup sûr, cette nouvelle démarche (entourée de controverses au sujet de sa confidentialité) qui intervient parallèlement à une demande de Mahmoud Abbès et d’Ehud Olmert, appelant Bush (plutôt que le Quartette) à suivre et à juger les avancées du dossier, paraît être un jalon essentiel.
Toutefois, l’administration Bush, qui annonce ne pas vouloir mettre à l’index l’un ou l’autre des protagonistes, mais plutôt encourager «les progrès», aura fort à faire pour rapprocher les positions des deux parties dans ce conflit qui dure depuis plus d’un demi-siècle. Il s’agit, en fait, à ce stade, d’une équation inédite et complexe qui est entourée d’un énorme enthousiasme mais qui, dans sa quintessence, demeure un écheveau fortement enchevêtré.
Une pression réelle est attendue, actuellement, de la part de l’administration américaine sur les deux belligérants, mais surtout en direction d’Israël, premier détenteur de la clé des problèmes.
A cet égard, des mesures récentes concernant la construction de nouveaux logements dans des colonies de Cisjordanie ne sont pas faites pour arranger les choses. Bush, qui souhaite, à travers l’initiative précitée, jauger les capacités américaines d’amener les Israéliens à respecter leurs engagements, devra sûrement redoubler d’imagination envers un Etat qui ne cesse de souffler le chaud et le froid. Amener véritablement Tel-Aviv à faire des concessions majeures constitue une entreprise sur laquelle de nombreux prédécesseurs de Bush se sont cassés les dents.
Alors ce dernier réussira-t-il là où les autres ont échoué… ? Wait and see… !
Nadjib Hadded
