JE CRAINS POUR SES JOURS !
Dans l’affaire Khalifa, les autorités ont menti.
Dans l’affaire Khalifa, seulement ?
Quoi ? Qu’est-ce que je lis ? Un juge a mis en examen Jaques Chirac, le précédent chef de l’Etat français ? Houlà ! Et il l’aurait entendu toute la matinée d’hier, et une bonne partie de l’après-midi ? Aïe ! Aïe ! Aïe ! J’ai peur pour ce juge. Je crains pour ses jours. Un magistrat qui met en examen un président ? C’est un suicide à peine déguisé.
Quoi ? Ce n’est pas un juge homme, c’est un juge femme ? Bonté divine ! C’est encore plus grave ! Une femme juge qui met en examen un président homme. Je n’ose imaginer la nuit que cette magistrate a dû passer. Cette angoisse qui a dû la tenailler. Ces frémissements d’horreur dès qu’un bruit suspect provenant de la porte d’entrée trouait le silence de la nuit noire. Cette boule qui a dû lui tenailler les tripes.
Cette sueur qui devait perler imperceptiblement sur son front brûlant et que des douches successives et frénétiques n’ont pu faire disparaître. Et que dire alors de ce moment terrible où elle a dû sortir de chez elle pour aller au boulot ? La peur de la foule. Le danger qui peut venir de partout. La panique lorsqu’un passant met la main à sa poche.
Et aussi la délivrance lorsque ce passant n’en sort qu’un mouchoir ou un téléphone portable. Cette sensation insupportable d’un souffle menaçant dans le dos, près de la nuque. Utiliseront-ils une lame, un parapluie à l’embout prolongé d’une seringue bourrée de poison à l’effet fulgurant, un flingue avec silencieux ou la pousseront- elle sous un train ?
Au-delà de la peur physique, il y a cette vie à jamais gâchée, quasiment perdue. Mettre en examen un président ? Cette magistrate a-t-elle au moins pensé aux conséquences sur sa carrière ? A-t-elle réfléchi au truc le plus important, celui auquel tous les magistrats censés et doués de raison pensent : LE PAIN DES ENFANTS ? Je fume du thé et je reste éveillé, le cauchemar continue.
Hakim Laâlam