Des salaires qui vous mettent sur le carreau ? (Rediffusion)
Allons bon voilà, même Benachenhou se met à taper, même légèrement, sur la politique du pouvoir ! Cela n’a pas échappé à un lecteur critique de la presse algérienne. Ce lecteur note : «Et voilà aujourd’hui Benachenhou qui déclare… que les salaires des Algériens sont appauvrissants. Si mes souvenirs sont bons, le même Benachenhou était contre toute augmentation de salaire il n’y a pas si longtemps, quand il était ministre des Finances… pour ne pas encourager l’inflation, a-t-il justifié à l’époque. A moins de penser “qu’un économiste c’est quelqu’un qui ne sait pas de quoi il parle et qui vous fait sentir que c’est de votre faute “(citation de Galbraith)».
Benachenhou passé à l’opposition ? Pas du tout. Il reste, je crois, conseiller du président et il est loin du courage conséquent du travail scientifique de Benbitour. Preuve supplémentaire que la recherche et l’analyse en économie ne peuvent atteindre la rigueur du statut scientifique si elles sont bridées par des intérêts, des connivences, des alliances. Stiglitz pour ne citer que lui n’est pas dans l’adoration extatique du libéralisme ou du capitalisme.
Son engagement pour la science l’amène à voir les vices du capitalisme, de ses politiques et de ses institutions. Le drame avec des économistes profondément installés dans des institutions de pouvoir est qu’on ne sait jamais à quoi s’en tenir avec leur rapport à la vérité. Leurs diplômes servent de maquillage universitaire au discours du pouvoir, le pouvoir les appelle pour se légitimer de leurs diplômes et pour leur capacité à donner les apparences de la vérité aux mensonges et à l’impéritie de ceux qui le tiennent. Allez savoir, bien que je crois savoir pour ce qui est de l’Algérie !
Qu’il le veuille ou non, Benachenhou est partie prenante de cette politique qui a amené l’Algérie, en 8 ans, de 1999 à 2007, à ne plus rien savoir faire et à tout importer maçons, farine, patates, etc. Et traiter avec des Algériens…. responsables des multinationales qui nous les renvoient pour leur maîtrise, leur savoir-faire et leurs compétences mises en doute par le président. Demandez juste autour de vous les noms des ingénieurs qui tiennent les grands projets. Prenons les propos de Benachenhou pour ce qu’ils sont : l’expression d’une impossibilité pour un économiste de dédouaner (sans jeu de mots) la politique du pouvoir et ses conséquences.
MOHAMED BOUHAMIDI