Le cartable, la zlabia et le mouton
Par la grâce d’une politique qui envoie chaque jour des centaines de milliers d’Algériens vers les âges obscurs, le commerce légal et moderne recule au profit du souk. Les nouveaux commerçants n’ont pas besoin de registre du commerce. Ils ne figurent sur les listes d’aucune recette des impôts. Tout ce qu’ils savent faire, c’est compter les sous avec leurs doigts agiles.
Quant à leurs activités, elles varient au gré des saisons. Ils vendent des cartables à la rentrée, de la zlabia durant le Ramadan, des tee-shirts et des casquettes en été, des parapluies et des manteaux en hiver, des pétards et des bougies la veille du Mouloud et, bien entendu, le fameux mouton lors de la fête de l’Aïd !
Et bientôt, ça fera «bêêê, bêêêêêê» dans les cages d’escalier et vous n’aurez pas besoin d’un dessin pour comprendre que nous sommes bien en deçà du niveau de… l’Arabie saoudite (Terre Sainte) où les moutons ne sont pas autorisés à rentrer dans les buildings !
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«Ce n’est pas en tournant le dos aux choses qu’on leur fait face.»
Pierre Dac