Ouvrages d’art

Dans la série Les bonnes fortunes de l’espoir pour la culture algérienne destinée à galvaniser le moral des troupes littéraires et artistiques, deux nouveaux épisodes qui font chaud à l’esprit.

D’abord, celui rapporté par le bureau d’El Watan de Constantine, qui faisait état du lancement d’un appel d’offres pour la sauvegarde de la Médina. Présenté ainsi, cela n’a l’air de rien. Un de plus dans la végétation luxuriante des annonces légales ! Mais quand on sait combien les associations de Cirta ont bataillé pour en arriver là et éviter l’inexorable déliquescence de la vieille ville, on mesure mieux l’importance du fait.

L’esprit du Vieux-Rocher, encore solide comme du granit, a permis surtout de mettre en place de véritables ponts de convergence. Entre les autorités locales et la société civile. Entre les services de l’urbanisme et ceux de la culture. Entre les partisans d’une « modernisation de l’ancien » et les tenants d’une réhabilitation respectueuse de l’architecture traditionnelle, ces derniers ayant heureusement convaincu les premiers. Le séminaire international organisé en juillet dernier a porté ses fruits.

Tout cela prouve primo qu’il faut protester fermement en sachant nouer le dialogue. Et deuxio que l’on a tort de toujours jeter la pierre aux autorités, car enfin, elles ont souvent l’argument de relever que les vestiges du passé n’intéressent personne. Alors bougez-vous au lieu d’imiter le dernier roi musulman d’Andalousie, Boabdil qui, voyant Grenade en flammes, se mit à pleurer, attirant sur lui ces mots implacables de sa mère : « Pleure comme une femme ce que tu n’as pas su défendre comme un homme ».

Amoureux du patrimoine, ne soyez pas transis ! Ensuite, moins important peut-être mais très significative, cette découverte dans une petite grande surface des hauteurs d’Alger : un rayon de livres au milieu des stands de quincaillerie, de droguerie, et autres chinoiseries et gadgets ! Des livres pour enfants, des classiques de la littérature, l’inévitable Coelho mais aussi Maalouf, etc.

La pratique est ailleurs connue et, si les libraires et les puristes d’outre-mer s’en plaignent, nous ne pouvons que nous en réjouir ici. L’éditeur Sofiane Hadjadj se désespérait dans ces colonnes que l’engouement pour la consommation des années post-tragédie ne soit pas assez repu pour laisser place à la consommation culturelle.

Peut-être sera-t-il heureux de ce petit signal ? Car, à une semaine du Salon du livre, savoir que nos très avisés commerçants, peuvent construire, à l’image de Constantine, des ponts entre les affaires et la culture, est de bonne augure. D’ailleurs, les ponts ne sont-ils pas des ouvrages d’art ?

Ameziane Ferhani

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