Du chaos créateur à la folie tout court !
Je vous écrivais que les signaux se multipliaient sur le Moyen- Orient, porteurs de messages contradictoires, difficilement analysables. C’est que le général Sanchez puis les douze officiers supérieurs qui ont critiqué la politique de Bush et appelé au retrait immédiat des troupes américaines d’Irak ne furent pas les seuls à parler.
Artistes, intellectuels et même militaires à la retraite commencent à s’opposer à la frappe préparée contre l’Iran. Dans son papier sur la guerre en essaim, le général italien Mini montrait qu’une telle frappe devait être massive et totale, et utiliser les armes les plus sophistiquées sans écarter la possibilité de l’usage de l’arme nucléaire tactique ou de la bombe à neutrons.
Cette opposition naissante aux plans américains a-t-elle poussé ces généraux à indiquer le pire : l’absence de limites à la folie meurtrière et destructrice des néo-conservateurs ? Car il s’agit bien de cela ; il s’agit bien de folie destructrice et le cas irakien, vu en dehors de la propagande des médias occidentaux dominants, relève bien de cette folie que les néoconservateurs appellent le chaos créateur.
Apparemment, cela ne va pas aller sans résistance malgré la charge de la propagande des médias dominants en Occident qui présentent l’Iran comme voulant la bombe atomique, comme la possédant quasiment et qui ne se privent pas d’exploiter à fond les erreurs de l’Etat iranien et de son président.
Sur le terrain, l’équipe de Bush n’arrive pas à assurer le succès de cette conférence sur la Palestine et la paix au Moyen-Orient. Ils n’ont, évidemment, aucun désir de paix mais il leur apparaît essentiel de donner, selon la règle établie, aux Arabes la fausse promesse d’un Etat palestinien. Mais pour réussir l’opération, ils doivent amener autour de la table l’Arabie Saoudite et quelques autres Etats.
C’est leur seul gage de crédibilité qui, en passant, assurerait à Israël une normalisation sans contrepartie. Une normalisation gratuite en somme. Même Mahmoud Abbas ne peut entrer dans ce jeu sans des engagements précis et concrets sans lesquels la conférence tournerait à la mascarade. Et les USA refusent toute pression sur Israël pour au moins donner le change.
Le leurre doit rester dans la fonction du leurre avec son objectif propre : amener les alliés arabes de la conscience de la domination non contestable d’Israël à l’acceptation de son hégémonie. La montée des oppositions aux USA, les réticences des alliés arabes à passer sous l’hégémonie israélienne, la position russe sur la question des menaces sur l’Iran réussiront-elles à faire capoter les plans US d’agression ?
Pour répondre, tenez compte, quand même, de cet aspect folie qui s’empare des néo-conservateurs du monde entier qui travaillent à préparer le climat psychologique de cette catastrophe.
MOHAMED BOUHAMIDI