La Semaine de Tizi Ouzou

Aujourd’hui débute la Semaine culturelle de Tizi Ouzou dans Alger, capitale de la culture arabe. Jusqu’à jeudi prochain, le folklore primera sur le reste. Car, Tizi Ouzou ira à ce carrefour de la culture arabe d’Alger sans aucune nouvelle production. Ni ouvrage littéraire inédit, ni film récent ne seront proposés. Aucune pièce de théâtre nouvelle ne sera présentée par la délégation de Tizi Ouzou.

Le fantomatique théâtre Kateb Yacine, pompeusement érigé en théâtre régional depuis des mois demeure une coquille vide. Pour cette semaine, elles sont exactement 50 associations culturelles programmées, mais astreintes à faire de la figuration, contraintes à réussir pour les troupes folkloriques notamment, le meilleur mouvement des hanches. Tizi Ouzou s’exhibera alors avec des spectacles vieillots, techniquement désolants, car montés par des troupes amateurs et des membres d’associations, bénévoles et volontaristes.

Ce n’est pas de leur faute. La direction de la culture n’a pas pris en charge la formation des comédiens et des animateurs culturels. Et, l’on ne sait
pas pourquoi des films comme La Colline oubliée, Machahou, etc qui sont des productions nationales, seront présentés lors de la Semaine de
Tizi Ouzou. Pourquoi pas lors de la Semaine de Oum El Bouaghi , par exemple ? Le film La dernière cigarette est programmé le 5 avril prochain
à la cinémathèque d’Alger alors que l’équipe de réalisation, selon ses aveux, n’a eu aucun sou pour le film.

Des auteurs d’essais comme notre collègue Mohamed Naïli (auteur de Krim Belkacem : les sentiers de la gloire) ont été programmés pour
une vente dédicace sans qu’ils ne soient informés. Ceci indique que Tizi Ouzou participe rien que pour ce faire. Triste constat pour une
wilaya qui a toujours été un vivier d’artistes et d’auteurs qui ont fait honneur au pays.

D’autres artistes et créateurs, surtout ceux qui ont l’opportunité de profiter du faramineux budget d’Alger, capitale de la culture arabe pour monter des spectacles, réaliser des oeuvres ou éditer des ouvrages, devisent sur des considérations d’appartenance civilisationnelle. Le cinéaste Abderahmane Bouguermouh n’en veut pas, si bien qu’il compte réaliser un documentaire sur Taos Amrouche. Par contre, 80% du budget du film Mi Mezrane de Ali Mouzaoui provient de la même source. Le film sera fait en Tamazight.

Saïd Gada

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