Qualité et prix

D’habitude, tout le monde en profite pour s’improviser fabricant ou revendeur de friandises orientales. Des mets qui marchent très fort et durant tout le mois. Des produits de base, comme les pâtes et les sucreries, se vendent à même les trottoirs sans le minimum requis en matière d’hygiène. L’opportunisme ambiant, qui prend alors des proportions alarmantes, et le laxisme des services concernés inspirent tout un chacun à se créer un négoce à sa juste convenance : investir un minimum pour se faire un bon pactole.

Les commerçants changent et diversifient leurs activités afin justement de gagner un maximum. C’est normal de voir les boutiques de prêt-à-porter se muer, comme par magie, en boulangeries. Normal aussi pour ces joailliers et bijoutiers qui se lancent dans les viandes rouges. Il est aussi courant qu’un restaurant se transforme chaque soir en casino où l’on vient «fructifier» ses gains du jour.

On l’a tous remarqué, cette fois, les pouvoirs publics ont réussi à endiguer l’anarchie qui se saisit du marché à chaque mois de Ramadhan. Les changements intempestifs d’activité, la vente de produits sensibles à tous les coins de rue et le commerce informel sont autant de phénomènes conjoncturels qui ont été largement réduits durant les quinze premiers jours de ce mois sacré.

La débrouillardise et l’audace des contrevenants ont été apparemment vertement réprimées par les autorités compétentes.

La présence des services de sécurité, qui secondent, encadrent les brigades de la répression des fraudes et de contrôle de qualité dans leurs missions, a manifestement porté ses fruits.

Il faut souligner aussi l’implication des mairies, à travers les services communaux d’hygiène, dans la diminution notable de ces activités parasitaires. Une combinaison des efforts qui a été efficace. La dissuasion provient également du durcissement des lois régissant l’activité commerciale. De lourdes sanctions sont, en effet, prévues dans les nouveaux textes portant protection de la santé et de la sécurité du consommateur.

Dans un projet de loi sur la question qui sera incessamment présenté à l’APN, des peines allant de 10 ans d’emprisonnement à la réclusion criminelle à perpétuité sont instaurées en cas de délits graves comme l’atteinte à l’intégrité physique des personnes ou le décès des suites d’une intoxication quelconque.

Des amendes qui varient entre 500 000 et 2 millions de dinars sont également instituées. L’innocuité des denrées alimentaires, le défaut d’hygiène et de salubrité, l’absence du contrôle préalable de conformité, le refus d’exécution des services après-vente et le défaut d’étiquetage sont autant d’infractions qui seront, désormais, sévèrement punies.

Le texte en question répertorie, par ailleurs, d’autres dépassements qui portent sur le bon accueil du client et de l’agent de contrôle comme l’outrage, l’agression ou le refus d’exécution des décisions de rappel ou de destruction de produits incriminés.

Cela représente incontestablement une avancée législative qui consacre les droits longtemps bafoués du consommateur algérien.

Si l’anarchie a été, de l’avis général, bien maîtrisée cette fois-ci, les prix demeurent, en revanche, trop élevés pour beaucoup de ménages. Des efforts similaires et un travail de coordination et de prospective entre les différents services sont nécessaires à ce niveau aussi pour garantir une meilleure régulation du marché. Car, à présent, la qualité y est presque, mais le prix reste hors d’atteinte.

Kamel Amghar

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