Une attaque et des doutes

Un autre coup dur vient frapper en ce mois de ramadan la Mauritanie voisine. Une attaque conduite par des éléments du GSPC contre une unité de l’armée comprenant une vingtaine d’éléments à Tourine, à plus de 70 km à l’est de la ville minière de Zouerate, aurait causé la mort de 11 militaires en plus de celle de leur guide civil. La liste des victimes de l’embuscade terroriste a bel et bien été publiée et englobe le nom du commandant de l’unité, le capitaine Djé Ould Abidine.

Sauf que leurs cadavres n’ont pas été retrouvés. Les renforts dépêchés sur place n’ont trouvé que du vide, tout a disparu y compris les véhicules militaires qui, selon une source marocaine, seraient au nombre de cinq.

Une disparition qui venait en rajouter à la confusion d’une affaire qui n’a pas manqué d’être vite soupçonnée et jugée suspecte en Mauritanie et ailleurs. Une affaire qui tombe à pic pour la nécessaire diversion qui aidera à desserrer étau qui risque, s’il était maintenu, d’étouffer la junte à l’origine du putsch qui déposa le 6 août dernier après avoir déposé le président Sidi Mohamed Ould Cheikh.

Tant il est vrai que les auteurs du coup d’Etat sont pris à partie par tout le monde, particulièrement par les organisations continentales africaine et européenne en plus des pressions de la Ligue arabe pour un retour à la légalité constitutionnelle. L’affaire de Zerouate replace au devant de la scène le terrorisme et les risques de déstabilisation qu’encoure la Mauritanie, pays qui apparaît comme le maillon faible du Maghreb.

D’autant que les hostilités sont censées vouées à l’escalade après les hostilités échangées entre les chefs respectifs de la junte, le général Ould Abdelaziz, et du GSPC, Droudkel. Cela n’empêche pas certains observateurs d’interpréter le raid du GSPC comme «une opération de sauvetage bénie» en faveur de l’équipe du général Ould Abdelaziz. Une opération qui survient alors qu’une formule de sortie de crise est annoncée par l’Assemblée mauritanienne à un moment où une délégation de l’UA se trouve en visite à Nouakchott.

A un moment où les sentences émises de Paris par le voisin sénégalais jugent que les sanctions envisagées contre le régime mauritanien ne serviront à rien. En Mauritanie, on parle de «montage» et on rappelle la mise en scène du fort déploiement de l’armée pendant plus de 48 heures à Nouakchott pour faire croire à la population à l’imminence d’une action terroriste.

Comme pour dire aux représentants des chancelleries occidentales «nous sommes venus vous sauver du terrorisme islamiste», commentait-on sur le site Internet du Mouvement pour la rénovation. On trouvait anormal qu’au moment où l’on se préparait à une attaque imminente sur Nouakchott, le chef d’état-major de l’armée s’envole pour la France comme «pour mieux vendre le terrorisme à Paris et à l’ensemble des Occidentaux qui condamnent fermement ce coup d’Etat lâche et vilain». Aussi, est-il demandé dans ce même site «une enquête internationale sous l’égide de l’ONU et de l’Union africaine pour faire toute la lumière sur cette attaque plus que douteuse».

Mohamed Zaâf

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