Des leçons pour les grands, des slogans pour les écoliers

«Une école, un enfant, un arbre, un double cadeau pour la nature et l’enfance.» Tel est le slogan choisi par le département de Boubekeur Benbouzid pour le lancement officiel de la rentrée scolaire 2008-2009.
L’objectif est de réussir à planter 8 millions d’arbres d’ici au 21 mars prochain, Journée internationale de l’arbre. Louable initiative mais faudrait-il la suivre jusqu’au bout et l’accompagner par d’autres initiatives à l’égard de toutes les catégories de la société.

Planter des arbres, c’est beau puisque ça donne de l’espoir dans un pays où les espaces verts font cruellement défaut. Mais faudrait-il aussi axer davantage sur le terrain la sensibilisation quant à la protection de l’environnement et de la nature. Une sensibilisation qui doit toucher tout d’abord les adultes sur qui les enfants prennent exemple dans tous les domaines.

Des adultes qui ne font que bafouer les règles environnementales, à commencer par les autorités locales. Lesquelles n’accordent pas dans leur programme et ce, dans la majorité des cas de l’importance au volet environnemental. Idem pour l’aménagement du territoire.

Nos villes et nos villages sont dépourvus d’espaces verts et d’aires de jeu pour les enfants qui pataugent souvent dans les eaux usées et qui rodent autour des décharges illégales faute de lieux de divertissements. Finalement, ce ne sont pas uniquement les enfants qui ont besoin d’être sensibilisés sur l’importance de l’arbre dans la protection de l’environnement, il y a lieu aussi de veiller à ce que les adultes appliquent les règles en matière de gestion, de protection et de développement des espaces.

Et ce, pour améliorer le cadre de vie en milieu urbain, un milieu dans lequel étouffent les populations avec les multiples attaques qu’elles subissent quotidiennement. Nous sommes très loin des 10 mètres carrés d’espace vert par habitant recommandés par l’Organisation mondiale de la santé (OMS).

Ajoutons à cela l’accumulation des ordures et autres déchets dans nos quartiers. Les zones industrielles et les zones d’activité n’échappent pas non plus à l’anarchie environnementale.

Les entreprises déversent leurs déchets sans respect des normes, sans se soucier de la protection de la nature. Même si les citoyens ont une part de responsabilité dans la dégradation de l’environnement, les autorités locales sont quasiment absentes dans cette situation.

Que fait la police de l’environnement ?

Où sont les projets d’aménagement urbain annoncés en grande pompe un peu partout à travers le pays ? Des projets auxquels l’Etat a alloué des sommes faramineuses mais qui sont restés fictifs.Car, pour faire avancer l’amélioration urbaine de nos villes et villages, les directions de l’environnement des 48 wilayas ont bénéficié d’enveloppes budgétaires importantes. Mais, en vain, les résultats tardent à venir.

Et dire que le président de la République y a consacré des discours à maintes reprises. Aussi, depuis trois ans, une loi d’orientation de l’amélioration urbaine y a été adoptée. Or, sur le terrain, sans commentaires.

Qu’en sera-t-il dans une décennie et demie quand nous serons 14 millions d’habitants à peupler nos villes qui n’ont de villes que le nom à quelques exceptions ? Même le patrimoine historique que les écoliers d’aujourd’hui n’auront peut-être pas la chance de découvrir tend à disparaître face au laxisme des autorités.

Samira Imadalou

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