Le prénom

«Lorsque l’enfant paraît, le cercle de famille applaudit à grands cris…», dit le poète qui, en atteignant l’âge d’être grand-père, prodiguait des conseils dans cet l’art. Il faut se mettre dans la peau du jeune couple qui, dès les premiers symptômes d’une prégnance, traverse aussitôt une période d’excitation absolue: comment prénommer le prochain ou la prochaine qui viendra égayer ce foyer de ses gazouillements?

Et c’est alors une lutte sourde entre le père et la mère qui veulent imposer chacun un prénom en fonction de leur culture, leurs croyances ou leur ascendance. Qui arrivera à imposer son point de vue? Cela dépend des rapports de force et des circonstances. Mais ceci est une autre histoire…

Même en étant profane en linguistique et carrément ignorant en étymologie, il est facile de constater que les prénoms (et les noms aussi!) ont tous une origine dans n’importe quelle culture. Leur origine est quelquefois attachée à la foi ou à la pratique religieuse, essayant avec un suffixe ou un préfixe de lier l’acte d’adoration avec la divinité quelle qu’elle soit.

Ainsi, chez les Carthaginois (et Phéniciens), le suffixe «Baal» renvoie au dieu principal, tout comme chez les musulmans, Allah termine souvent bien des prénoms. Quelquefois, ce sont d’autres surnoms de la divinité qui constituent une partie du prénom.

Les sociétés primitives panthéistes ou paganistes puisent dans leur environnement immédiat leur inspiration: les éléments, les animaux, les astres. Ils associent souvent les qualités principales de leur source d’inspiration pour les donner à leur progéniture dans l’espoir de leur insuffler tous leurs souhaits. On sourit souvent à la traduction de certains prénoms donnés par les Amérindiens (Clair-de-lune, Œil-d’Aigle, Cheval-fou ou Taureau-Assis…).

Il en est de même dans toutes les langues, si on traduisait les prénoms. Les qualités morales, la force physique, la beauté, la grâce, le courage, la malice, l’intrépidité sont souvent les éléments qui alimentent la dénomination des nouveaux arrivés.

Mais avec le déroulement de l’histoire, les heureux parents vont puiser leur inspiration dans leur culture. Quand ce n’est pas le nom d’un ancêtre récemment disparu et qu’on veut remplacer surtout si sa conduite envers sa famille a été exemplaire, c’est celui d’un héros qui est déclaré à l’état civil et qui suscite souvent le sourire ou le froncement de sourcils de l’employé municipal.

Ainsi, dans la récupération de leur identité, certains de nos concitoyens se sont vu refuser leurs propositions quand elles se référaient à des rois ou à des chefs numides. Un parcours du combattant a été imposé à certains qui sont allés jusqu’en justice pour pouvoir donner à leur chérubin le doux nom de Gaïa. C’est un monde!

Alors que d’autres ont eu toutes les facilités du monde pour nommer leur enfant «Oussama», en référence à celui qui a financé les opérations de guérilla en Afghanistan et des attentats terroristes attribués à son organisation Al Qaîda. Et si les attentats du 11 septembre ne sont vraiment pas l’oeuvre d’Al Qaîda et qu’ils ne résultent que d’une manipulation de la CIA, comme le font entendre certains? Alors, il faudrait remplacer Oussama par George!

Selim M’SILI

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