La palme de l’incivisme

Mardi dernier, Ibrahim Ag Bahanga, l’un des chefs rebelles touareg, décidait de libérer quarante quatre militaires maliens et de les remettre à la Libye. Ce qui avec les 26 autres libérés en août dernier porte le chiffre total à 70. Un chiffre qui jette la confusion quand on se rappelle que le chef rebelle reconnaissait initialement détenir 92 prisonniers alors qu’une source proche de son groupe affirmait jeudi dernier que seulement quatre soldats maliens étaient toujours gardés comme otages par la rébellion.

«C’est pour faire pression sur le gouvernement malien pour accélérer le règlement de la crise, l’application des accords de paix, que nous avons encore quatre militaires maliens», expliquait-il à l’AFP. La confusion ne se limitait pas au nombre des prisonniers libérés puisque certains observateurs au Mali s’interrogeaient sur la signification de l’intrusion libyenne alors que l’Algérie avait réuni plus d’une fois chez elle les représentants du gouvernement malien et l’Alliance démocratique du 23 mai pour le changement dont fait partie Bahanga.

Alger était parvenu, par le biais de son ambassadeur à Bamako, Abdelkrim Gheraieb, à arracher aux deux parties un engagement à poursuivre l’œuvre de paix dans la région du Kidal au nord du Mali. Beaucoup d’observateurs s’interrogent pour savoir si la remise des prisonniers libérés à Kadhafi n’était pas un chevauchement qui pouvait remettre en cause la médiation algérienne.

S’il est difficile de prévoir dans l’avenir les réactions de Ibrahim Ag Bahanga, il est en revanche aisé de se rappeler que son absence n’avait nullement empêché la dernière rencontre d’Alger d’obtenir un franc succès. Au point que le député de Abeibera, Ahmada Ag Bibi, chef de la délégation de l’Alliance et son porte-parole, se félicitait de «l’avancée enregistrée (…) et de la reprise de l’application de l’accord d’Alger» qu’il s’engageait à concrétiser «malgré les difficultés».

Du côté de la délégation officielle malienne, la réponse concernant les accointances de Bahanga avec Tripoli était plus claire. «Il n’y a pas une double négociations (…) il y a un seul médiateur, c’est l’Algérie. Maintenant, si la Libye peut participer à la libération des otages que Brahim Ag Bahanga détient, c’est une bonne chose», affirmait une source proche de la délégation gouvernementale du Mali avant que n’intervienne la libération. Renchérissant deux jours après la libération des 44 prisonniers militaires, une source proche de l’armée malienne confirmait : «Nous ne voulons pas polémiquer.

A Tripoli, tout le monde était d’accord pour dire que l’accord qui sera appliqué sur le terrain, c’est l’accord d’Alger. C’était clair pour tout le monde.» Que 44 personnes soient rassurées sur leur sort et terminent le ramadan en compagnie de leurs familles, qui pourrait être contre ? C’est clair non ?

Mohamed Zaâf

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