Néocolonialisme

Dans une année peut-être, les responsables de la culture en Algérie trouveront une occasion de se manifester en célébrant le quarantième anniversaire du premier Festival panafricain, événement organisé par un régime qui ne voulait pas plier devant l’Occident et qui était représenté par Houari Boumediene.

C’est pour essayer de ressusciter ce moment de fierté que se préparent, dans la plus grande discrétion, des oeuvres qui témoigneront du rôle éminent qu’à joué l’Algérie, dans la mobilisation des forces militantes du continent africain.

Au moment même où des voix s’élèvent contre l’entrée du pays dans les moules qu’a confectionnés la mondialisation brevetée par les USA ou dans le carcan soigneusement préparé et présenté par l’habile et séduisant Sarkozy sous la dénomination de l’UPM, un ami est en train de préparer dans l’ombre un documentaire qui relatera, j’en suis sûr, les efforts déployés par l’Algérie combattante pour aider les pays africains à se libérer du joug colonial.

Mon ami m’avait assuré que l’esclavage tiendrait une bonne place dans l’introduction du sujet en même temps que la manière dont s’est faite la colonisation de l’Afrique par le feu, le fer et la croix. Les pays européens se contentaient de placer un drapeau, de tirer au cordon des frontières et une exploitation pluriséculaire commença.

Quand l’ère des libérations sonna, les pays occidentaux firent mine de se retirer tout en laissant dans certains pays stratégiques des forces d’intervention ou des potentats tout dévoués aux banques capitalistes.

Le long calvaire des peuples africains continuera sous une autre forme, les interventions européennes, qu’il serait vain d’énumérer, sont nombreuses. Le Congo ex-belge, le Biafra, le Rwanda, le Sahara occidental, le Tchad, le Darfour.

L’Europe qui a toléré un Bokassa ou un Bongo ne pardonne pas à un Mugabe d’avoir nationalisé des terres africaines ayant appartenu à des Blancs. Le Zimbabwe, c’est l’ancienne Rhodésie du Sud où un gouvernement raciste dirigé par le célèbre Ian Smith, soutenu par l’Afrique du Sud, fit sécession dans l’espoir de créer un régime d’apartheid comme celui des Verwoer, Vorster ou Botha…

Il est bon de rappeler tout cela au moment où des pays arabes et africains s’apprêtent à entrer dans l’UPM sans que leurs peuples soient avertis des tenants et des aboutissants du marché conclu par-dessus leurs têtes.

Au moment où les agences de presse de tous les pays parlent des tragédies maritimes qui, chaque jour, endeuillent le continent, les candidats à l’émigration clandestine n’arrivent pas toujours à bon port. Des naufrages quotidiens sont signalés aux portes d’une Europe qui a tiré le rideau.

Tout comme sont signalées tous les jours de nouvelles constructions sionistes dans Jérusalem-Est ou en Cisjordanie. L’UPM saura-t-elle répondre à l’attente des peuples palestinien et sahraoui, dont les droits sont tous les jours bafoués par ceux qui s’empressent d’occuper un strapontin à la table méditerranéenne?

Selim M’SILI

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