Relaxé, l’innocent

Lorsqu’un innocent est relaxé à Chéraga, nous applaudissons des mains, des deux S.V.P.

Mohamed M. est un jeune homme prévenu de vol dans une mosquée. Et pourtant, les faits sont tout autres entre deux témoignages, le verdict va être ce qu’il doit d’être!

La présidente Nacer, lui demande de s’expliquer, et sans aller très loin dans le détail, car cette parfaite magistrate sait ce qu’est une enquête bâclée.

«Comment voulez-vous, madame la présidente, que je vole ceux qui m’aident?» répond, le visage tout défait par une détention à risques, le prévenu pas bien du tout, en ce mercredi gris.

«A quatre heures du matin, j’ai vu le jeune inculpé sortir de la mosquée, j’étais à ma fenêtre», dit le témoin, voisin d’une centaine de mètres du lieu du méfait. Le témoin se mord les lèvres - il était visiblement, tout à coup, près du doute…et la suite va se vérifier…

L’imam en tant que victime et responsable du lieu saint est appelé à la barre pour témoigner: le vieil homme de culte s’avance comme s’il marchait sur des braises, les lèvres psalmodiaient des mots, invoquant Allah et maudissant le diable. «Comme je l’ai dit au juge d’instruction, le voleur n’est pas ce jeune homme», dit l’imam, sûr de lui, et surtout s’appuyant sur des versets autour des faux témoignages.

«Qui a volé alors?» tonne la juge nullement impressionnée par cette taille plus que gargantuesque.Mounira Nacer est impériale comme toujours, elle ouvre grand les yeux. «Je vous le répète encore une fois, en jurant, que ce n’est pas ce jeune homme le voleur» supplie-t-il presque car il ne comprendra jamais comment un homme de culte comme lui n’est pas crédible.

«Comment se fait-il?» dit Maître Younsi Yassamine, avocate au barreau d’Alger, très émue, la larme au coin de l’oeil, par l’incarcération injuste et injustifiée de son jeune client issu d’une famille très modeste et a qui on a fait goûter la prison alors que la principale victime, l’imam responsable des lieux, à dix mètres, ne reconnaît pas le voleur et que le témoin qui était à cent mètres ait reconnu le jeune comme étant le voleur.
Bizarre!!!

Parole d’imam contre parole d’un témoin (qui peut-être n’a rien vu); la présidente a tranché par la relaxe pure et simple, mettant un terme à une situation «abracadabrantes» que, comme seule cette maudite juridiction peut vivre.

A quand l’anéantissement de ceux qui tirent les ficelles depuis les nues, en haut, à commencer par le septième ciel, faisant du tribunal de Chéraga une «cour spéciale» des hauteurs d’El Biar? Peut-être qu’avant son départ du ministère, le cavalier de la réforme de la justice, Tayeb Belaïz, arrivera-t il à réaliser le miracle en remettant à la locomotive Chéraga au-devant du train «cour de Blida»? Et Mourad Aït Chaâlal n’y est pour rien. Juré.

Abdellatif TOUALBIA

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