Paroles…

Les puissants du monde seront aujourd’hui et demain en conclave dans la luxueuse station thermale de Toyako dans l’île de Hokkaido au Japon. L’un des thèmes du Sommet du G8 (Allemagne, Canada, Etats-Unis, France, Italie, Japon, Royaume-Uni et Russie) sera axé sur la crise alimentaire dont les retombées sont désastreuses sur la situation du continent noir.

Sept chefs d’Etat africains, dont le président algérien Abdelaziz Bouteflika, seront présents à Toyako pour plaider en faveur du continent. Il est patent que l’Afrique a besoin d’une véritable aide qui ne soit ni aléatoire, ni conditionnée.

Dans le luxe de Toyako, les grands de ce monde auront à examiner deux problèmes, la crise alimentaire et le sous-développement en Afrique, sur l’aggravation desquels les pays riches ne sont pas totalement innocents. De fait, lors du G8 de Gleneagles (Ecosse 2005), les huit pays industrialisés - qui ont accueilli des dirigeants africains, lesquels avaient présenté le Nepad - avaient alors promis de doubler l’aide au développement durable, la portant à 10 milliards de dollars à l’horizon 2010.

Aujourd’hui, l’Afrique n’est pas loin de déchanter face aux retards enregistrés dans la mise en oeuvre de cette promesse dont l’application demeure parcimonieuse, sinon sélective. Or, à l’issue du Sommet de Gleneagles, les participants estimaient que «Nombre des mesures proposées (par le G8) peuvent être appliquées à l’ensemble des pays en développement et s’inscrivent dans le prolongement des propositions que le Secrétaire général de l’ONU a énoncées dans son programme» (l’Objectif du Millénaire pour le développement - OMD).

Celui-ci doit, selon son initiateur, réduire de moitié, en 2015, la pauvreté dans le monde. Or, en 2008, soit huit ans après son lancement, l’OMD n’a, en rien, fait progresser le développement en Afrique. Bien au contraire, dans certains secteurs, on observe même une sorte de recul.

La réduction, voire l’effacement de partie, ou la totalité de la dette des pays les plus pauvres, n’a pas eu grande conséquence sur le développement de ces pays, confrontés à la flambée des prix des denrées alimentaires et du pétrole.

Crises qui mettent à mal leurs finances et leur développement intrinsèque. Il est, dès lors, évident que les chefs d’Etat africains présents dans l’île japonaise de Hokkaido, (re)poseront le problème de l’aide globale au développement que les pays riches tardent à matérialiser sur le terrain.

L’Occident, qui a largement profité des richesses de l’Afrique (minières, agricoles, énergétiques…) qu’il exploita à outrance, se doit, aujourd’hui, de renvoyer l’ascenseur en aidant, sans calcul, le continent africain à dépasser ses crises multiples et à le mettre sur l’orbite du développement.

C’est du moins la promesse faite à Gleneagles. Mais ne serait-ce là que des paroles en l’air…? La réponse que donnera le G8 aux réclamations des dirigeants africains déterminera le crédit à accorder encore à un «cartel des riches» qui manipule la donne et les concepts au seul profit de ses membres.

N. KRIM

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