Déballages

L’interview du New York Times a pour seul mérite de nous donner la température exacte d’un groupe en implosion qui cherche sur le terrain médiatique une bouffée d’oxygène.

Le chef du GSPC a eu son “quart d’heure de gloire” en passant dans les colonnes du prestigieux journal américain le New York Times. Un exercice de communication dans lequel il s’est embourbé avec ses contradictions.

En se posant comme l’héritier maghrébin d’Oussama Ben Laden, l’ancien étudiant en chimie qu’est Droudkel n’a pas trouvé le bon dosage pour faire passer ses mensonges. Comme Ben Laden, le chef du GSPC veut préserver les formes, mais s’enfonce sur le fond du propos. À l’entendre, l’Algérie serait peuplée de non-musulmans, et massacrer des innocents est un acte de guerre.

Au-delà du fait que les Américains lui servent une tribune pour se “défouler” et, par la même occasion, menacer les Américains eux-mêmes (un exercice masochiste qu’affectionnent les États-Unis), ce sont les propos de Droudkel qui laissent pensif. Quand il compare sa “guerre sainte” à celle de la libération nationale, technique utilisée depuis le FIS par les islamistes pour légitimer leurs crimes, il omet de préciser que les actions du GSPC visent, d’abord, à détruire l’État national pour lequel les moudjahidine (les vrais) ont donné leur vie pour le fonder.

Car, à la lumière de cet entretien, on découvre un Droudkel en panne d’inspiration et d’arguments politiques. Comment justifier les kamikazes qui emportent dans leur folie des victimes innocentes ? Comment expliquer que le GSPC est devenu un conglomérat de criminels, entre racketteurs et kidnappeurs ?

Comment faire admettre à un esprit sain que le GSPC est toujours une organisation terroriste algérienne quand elle est composée de Marocains, Libyens, Tunisiens ou de Mauritaniens ? Comment, enfin, avancer que la réconciliation nationale a échoué alors que, dans les maquis, le GSPC interdit aux recrues d’écouter la radio ou de consulter ce qui s’écrit ?

L’interview du New York Times a pour seul mérite de nous donner la température exacte d’un groupe en implosion qui cherche sur le terrain médiatique une bouffée d’oxygène. Pour le reste, le GSPC, ou Al-Qaïda au Maghreb, serait plus inspiré de préciser pourquoi il tente de maintenir un terrorisme poussif et pour servir quels intérêts !

Raouf Tadjer

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