« Jamais deux sans trois »

Loin de faire le consensus au début de la décennie, la révision de la Constitution est aujourd’hui chose acceptable pour la quasi-totalité du monde politique algérien. Actuellement, le débat sur la formule à retenir pour amender le texte semble tranché ; du moins au FLN où l’on montre une nette préférence pour la voie parlementaire plutôt que celle référendaire.

Ainsi les pronostics de M. Abdelaziz Ziari, le président de l’Assemblée populaire national qui expliquait l’inclinaison pour le choix de la voie parlementaire par les craintes sur une lassitude de l’électeur devant la profusion des échéances électorales à venir. Dans une interview au journal le Monde, le chef du gouvernement, M. Abdelaziz Belkhadem, notait qu’«un troisième mandat n’altérant pas l’équilibre des pouvoirs en Algérie, la voie parlementaire pourrait suffire».

Car, pour MM. Belkhadem et Ziari, il ne saurait y avoir de révision constitutionnelle sans y prévoir l’affranchissement de l’exercice présidentiel et la levée des restrictions qui lui furent mises dans le texte de 1996 et qui ne permettaient pas plus de deux mandats. Les deux Abdelaziz disaient pratiquement la même chose, alors que M. Boukerzaza, le ministre de la Communication, s’était montré plus nuancé sur un amendement constitutionnel que les FLNistes donnent comme une chose acquise qui ne saurait trop tarder.

Et, en ce moment, le FLN domine dans les deux chambres alors que le RND, cet adversaire-allié, avait annoncé publiquement en janvier dernier son soutien à une révision constitutionnelle qui permettrait au président Bouteflika de briguer un troisième mandat. Mais si l’opinion est désormais fixée sur ces choses, elle n’a pas de réponse définitive sur ce que compte finalement faire leur Président.

A la question d’une consœur qui, au début de l’année, l’interrogeait sur ses intentions, M. Bouteflika balança une réponse brève mais significative. «C’est tout à fait clair», dit-il. Plus tard, le Président y ajouta son charte personnel. Une condition qui ne peut provenir que d’un homme plein de confiance. Bouteflika, disait-on, n’était prêt à rempiler à El-Mouradia que si les Algériens démontraient clairement qu’ils voulaient le voir poursuivre sa mission.

Ce qui contredit quelque peu le choix d’une révision constitutionnelle par voie parlementaire alors qu’un référendum est par essence plus populaire. Mais ne suffirait-il pas de laisser l’urne faire son travail en toute liberté en avril 2009 ? Pourquoi vouloir calquer la conduite algérienne sur celle des Etats-Unis, de la France ou d’ailleurs ?

Avoir décidé de limiter les séjours d’El-Mouradia à deux mandats a-t-il profité au président Liamine Zeroual ? A-t-il fait avancer ne serait-ce que d’un millimètre la démocratie en Algérie ? Ne se rappelle-t-on pas qu’en 1999, Alger, capitale de la riche Algérie, était au bord
de la soif ?

Mohamed Zaâf

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