Lueurs, mais prudence…

Pour l’avoir longtemps prise à partie pour ses multiples tares, l’Assemblée mérite, maintenant qu’elle décline des qualités, que l’on mette celles-ci en valeur. Hormis ses tâches classiques en tant qu’espace qui légifère, on voit depuis quelque temps l’hémicycle accueillir une série d’activités destinées soit aux députés eux-mêmes sous forme de cycles de formation, soit aux concernés ou bénéficiaires des lois sortant du parlement.

Chaque semaine qui passe éloigne l’image de cette APN sclérosée, sentant la naphtaline et végétant dans une routine vermoulue, au profit d’un tout autre état d’esprit, celui d’une chambre parlementaire digne de ce nom, ouverte sur la société, sur les citoyens électeurs et sur les poumons humains de la dynamique économique que sont les partenaires sociaux, patrons et syndicats.

Les groupes parlementaires prennent des initiatives et exploitent, au mieux de leur récente culture politique, l’éventail de prérogatives et de possibles activités que leur confère le règlement de leur institution, et hier, c’était au tour du groupe du FLN d’organiser une journée sur les nouveaux textes sur l’emploi.

Pour ce faire, les députés, leurs voisins dans l’hémicycle, et le SG de leur parti ont soigneusement évité le travers de discussions (autant dire des palabres) en vase clos, à échanger des propos et opinions entre initiés et à convaincre des convaincus.

Au contraire de ces conclaves de quasi-corporatisme parlementaire que l’on observait par le passé entre deux somnolences en plénières, maintenant ils élargissent au maximum le panel d’écoute en ouvrant les portes de l’explication de texte (après tout, c’en est une) à toutes les catégories, unions ou conglomérats d’intérêts communs pour qu’ils s’imprègnent desdits textes et ensuite, à charge à eux de les mettre en pratique.

Il est évident que les «dirigeants» sont assez grands pour procéder eux-mêmes à la promotion de leur bilan d’activités, mais ce qu’il faut retenir, sans préjuger des suites ou de l’arrêt futur de ce qui semble être une nouvelle dynamique parlementaire (qu’on observe d’ailleurs, dans une moindre mesure, au sénat), c’est qu’apparemment, les député ne se contentent plus de leur Smic politique, qui est de discuter et d’élaborer des lois.

Au contraire de cette vision réductrice qui extirpe l’élu de son ancrage social et le confine dans les rets de maillon d’un rouage à produire des chapitres légaux, on voit désormais les députés ne plus se contenter de cette attitude passive, mais se sentir impliqués par le devenir des lois qu’ils votent, comme un créateur qui s’inquiète et s’enquiert de l’impact de son œuvre.

C’est là un îlot d’espoir sur la prise de conscience des députés, à moins que cela soit un effet direct du renouvellement de la composante de l’Assemblée, même s’il reste quelques reliquats de députés qui répondent encore aux clichés d’amplis de la caisse de résonance et d’affamés d’indemnités et de privilèges. Ce genre d’étiquette est en grande partie à conjuguer au passé, mais il est peut-être trop tôt pour pavoiser et bomber un torse triomphaliste.

«Option toute» sur l’ouverture et la maturité politique serait la nouvelle devise à inscrire sur les armoiries de l’Assemblée, mais prudence, il est peut-être trop tôt pour crier victoire…

Nadjib Stambouli

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