Exode et paix sociale

Combien de paysans ont dû abandonner leurs terres faute de moyens ou en raison de menaces terroristes ? Combien d’entre eux ont été sanctionnés par le diktat des spéculateurs et autres intermédiaires qui n’ont d’objectifs que le gain facile au détriment de la paix sociale si chèrement acquise ?

Quels enseignements tirer du récent recensement de la population ? Les constats établis par le ministre de l’Intérieur sont assez significatifs des profonds changements sociaux qu’a connus le pays les vingt dernières années.

Au-delà de l’aggravation du phénomène de l’exode rural, la densité liée à l’occupation des centres urbains, en l’occurrence 80% de la population recensées, interpelle le gouvernement sur au moins deux aspects.

Le premier concerne la question de justice sociale qui se pose même si le citoyen algérien est libre d’aller là où il l’entend et travailler là où les conditions socioprofessionnelles lui sont favorables. Il est vrai que la campagne et les villages n’ont pas encore connu de politique de développement à même de maintenir les populations sur place et créer les conditions de réussite semblables à celles existant dans les villes.

Combien de paysans ont dû abandonner leurs terres faute de moyens ou en raison de menaces terroristes ? Combien d’entre eux ont été sanctionnés par le diktat des spéculateurs et autres intermédiaires qui n’ont d’objectifs que le gain facile au détriment de la paix sociale si chèrement acquise ? Les fellahs sont-ils ainsi condamnés à vivre dans la pauvreté toute leur vie ? N’ont-ils pas eux aussi la chance d’évoluer socialement grâce à la sueur de leur front ?

Le deuxième aspect touche la gestion des grandes villes. En effet, dans la configuration décrite par le dernier recensement, il s’agira pour le gouvernement de mettre les bouchées doubles afin de faire face aux différents problèmes de la cité.

Et le ministre de l’Intérieur l’a bien souligné en affirmant que “la vie en ville est différente de celle de la campagne. Il y a d’abord un problème d’adaptation, d’accoutumance aux exigences de la vie urbaine”, suggérant la mise en œuvre d’un travail de sensibilisation de cette nouvelle population rurale, qu’il a appelée “rurbaine”.

Dans ce cadre, Yazid Zerhouni a appelé à ce que “tous les programmes publics, qui ont un lien avec les citoyens, qu’il s’agisse du logement, de l’éducation, du commerce ou de la sécurité, prennent en compte ce fait nouveau”.

Mais en même temps, il s’agira aussi et surtout d’engager et rapidement sur le terrain les projets des Hauts-Plateaux et du Grand-Sud afin que l’écart, déjà très flagrant entre la campagne et la ville, ne soit pas un prétexte d’exode et d’émigration.

Salim Tamani

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