POUR UNE BONNE NOUVELLE, C’EST UNE BONNE NOUVELLE !

C’est Aboudjerra Soltani qui l’a affirmé : «Nous n’avons pas tourné notre veste !»

Et pour le reste ?

L’info est tombée avant-hier sur les téléscripteurs. Elle a donc été donnée hier par vos journaux : «Malgré un léger recul à l’ouverture du marché new-yorkais, les cours du pétrole restent fermes.» Aussitôt lu cette «bonne nouvelle», j’ai écarté les rideaux de ma fenêtre et j’ai regardé là-haut, car je savais que je le verrais, car je savais que je l’entendrais.

Et je l’ai vu. Et je l’ai entendu. L’immense «ouf !» de soulagement et de satisfaction s’étant échappé des belles hauteurs d’Alger, de ces maisons-palais d’où l’on suit les cours du brut encore plus attentivement que sur la place new-yorkaise. Le spectacle m’est familier, mais il me donne pourtant l’impression d’être à chaque fois nouveau : presque au même moment où une «bonne nouvelle» du genre leur parvient, dans une synchronisation qui aurait fait pâlir feu Rostropovitch et gondoler son fameux violoncelle, les rentiers du pays, les agrippés du baril, les shootés au bouillon noir sortent sur leurs balcons de 200 mètres carrés, poussent le même soupir de soulagement et lancent le même cri de victoire «one, two, tree, viva l’Algérie !»

Quelques minutes après, à peine quelques minutes, des dizaines de braseros allument le ciel de la capitale jusque-là bien terne. On dirait une multitude de feux de joie. Il s’agit en fait des barbecues que ces messieurs remettent en marche, y grillant pour l’occasion des milliers de steaks, des dizaines de milliers de côtes de bœuf et des centaines de milliers de merguez.

Et tant pis si leur taux de cholestérol s’affole ! Avec des prix du pétrole qui restent fermes, bien fermes, aussi fermes que les prix du gaz, les cuisses de leurs maîtresses et de tout ce qu’ils nous refourguent à prix d’or sous la forme de biens de consommation courante importés par containers entiers, ils peuvent bien de temps à autre aller dépenser quelques petits billets dans des cliniques spécialisées dans le “baissage” du taux de cholestérol de nos buveurs de bouillon noir.

Quoique ! Il paraît que même là, ils ne dépensent rien ! C’est la Sécu qui s’y colle ! Je fume du thé et je reste éveillé aux folles nuits d’Alger la bienheureuse, le cauchemar de l’Algérie privée de barbecue depuis 1962 continue.

Hakim Laâlam

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