Le Président, le peuple et les partis

septembre 20th, 2008

Depuis son arrivée à la tête de l’Etat, le Président Bouteflika n’a jamais tenu aux Algériens un discours d’illusionniste, ni promis de faire des miracles. Les processus qu’il a initiés pour instaurer la paix civile, restaurer la cohésion sociale et créer une dynamique économique nouvelle, s’ils demeurent toujours en cours, huit années plus tard, n’en ont pas moins déjà donné des effets dont l’Algérie et les Algériens récoltent les fruits.

Aujourd’hui, le débat polémique autour d’un troisième mandat du Président, relayé par des acteurs politiques et la presse depuis des mois, semble devoir connaître son terme, puisqu’à la source se confirme la volonté d’aller effectivement vers une autre expérience présidentielle.

Et l’on ne trouvera rien à redire sur cette affaire qui a survécu à deux étés que ce qui peut légitimement se formuler à travers cette question : pourquoi le président de la République n’avait-il pas annoncé son intention dès le départ ; puisque l’une des rares certitudes connues dans notre pays est que le chef de l’Etat jouit d’une telle popularité et d’un respect sans précédent auprès de la grande majorité des Algériens, que l’obstacle constitutionnel n’aurait pas survécu à cette relation.

Avoir vent des desseins qui engagent l’avenir de l’Algérie sous forme de rumeur ou encore laisser prêter cette manifestation de patriotisme à des chefs de partis politiques, alors qu’elle est d’abord et avant tout dans le peuple, est la seule anomalie qui entache cette réalité.

D’ailleurs, la révision de la Constitution n’est pas qu’un moyen juridique pour ouvrir la voie à la candidature du Président Bouteflika, elle est, par le simple fait qu’elle devra avoir lieu, un véritable plébiscite pour un autre mandat.

Il est heureux que la confirmation d’un troisième mandat n’ait pas suivi l’appel d’un chef de parti qui eut pu suggérer une caution partisane plutôt qu’une autre. La caution est avant tout populaire et elle se confirmera en avril 2009. Alors pourquoi autant de mystères autour de tant de certitudes ?

20-09-2008
Farès N.

La bonne loi

septembre 20th, 2008

Le gouvernement algérien a décidé de consacrer 1,2 milliard d’euros pour la relance de la recherche scientifique. Un financement étalé sur cinq ans et qui permettra au ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique en partenariat avec l’Association des compétences algériennes (ACA) de faire appel aux services de notre matière grise à l’étranger pour des projets précis.

Au total, 34 programmes de recherches ont été retenus et les premiers connaîtront leur lancement d’ici la fin de l’année en cours ou au plus tard au début de l’année qui suit. Ainsi, l’Etat algérien semble s’être fait une raison et a revu ses ambitions à la baisse. Plus pragmatiques, on n’escompte plus, comme ce fut longtemps le cas dans le passé, un retour au bercail de nos cerveaux fugitifs.

On fait appel à eux comme on aurait pu faire appel à des étrangers. Mais on les avantage parce qu’ils sont de chez nous ; sans trop savoir qui sont-ils et combien sont-ils exactement. Peut-on dire qu’ils seront aussi désintéressés que les membres de l’ACA établis en Algérie ou à l’étranger ? «Nous ne voulons ni salaire, ni emploi, ni maison, ni aucun autre privilège.

Nous demandons seulement qu’on nous ouvre les portes», affirmait son président Mohamed Boudjelal lorsqu’il expliquait, il y a quelques mois, que seul le désir d’«aider le pays» motivait l’ACA. Mais de nos jours, combien sont-ils les politiques qui peuvent apprécier à leur juste valeur de tels propos ? Et combien sont-ils les responsables qui sont prêts à prendre l’initiative et à «ouvrir les portes» ?

La triste réalité dit que malgré les cris d’alarme permanents sur la fuite des cerveaux, non seulement rien n’était fait mais certains hommes politiques n’hésitaient pas à taxer de mauvais patriotes les compétences qui choisissaient de s’expatrier. Bien que dans pas mal de cas ce soit justement la mauvaise gestion, voire l’inconscience criminelle qui a été en partie la cause de la démoralisation de nos diplômés et de leur émigration parfois à contrecœur.

Et pas une seule fois l’Algérie n’a donné l’impression de travailler réellement à mettre en place les conditions favorables à un retour des compétences qu’elle a formées avec ses propres sous et qui vont à l’étranger contribuer à l’essor d’autres économies. Il a fallu attendre que le président Bouteflika promulgue en février dernier une loi qui consacre la recherche scientifique et le développement technologique en tant que «priorités nationales».

Une loi qui devrait pouvoir aider à réduire grandement la fuite des cerveaux, à défaut de la stopper totalement. A condition qu’elle bénéficie de toute la considération auprès de l’Etat. Car par le passé, il y a bien eu des cas d’Algériens qui avaient tenté le retour pour vite repartir parce que les situations étaient frustrantes. L’informel, la «tchipa», la corruption et toutes les autres nouveautés lucratives dévalorisent le diplôme et ne participent pas à créer un environnement propice.

Le but principal de l’ACA étant de contribuer au développement scientifique, technologique, économique et culturel de l’Algérie, doit-on exiger d’elle de mettre aussi fin à l’informel, à la tchipa et à la corruption ?

Mohamed Zaâf

Crise bousière : Les actions ne rapportent rien

septembre 20th, 2008

Crise bousière : Les actions ne rapportent rien

Algérie : Enlèvement d’enfants, la grande hantise des parents

septembre 20th, 2008

Algérie : Enlèvement d'enfants, la grande hantise des parents

PRATIQUE ILLÉGALE DE LA MÉDECINE !

septembre 18th, 2008

Pour lever un bras, les députés touchent 30 millions par mois. S’ils lèvent les deux bras, ils doubleront leur salaire. Et s’ils…

…lèvent le pied, ils le triplent !

Abdekka gère le pays par ordonnance. En soi, ce n’est pas une mauvaise chose. Lorsqu’on gère un pays par ordonnance depuis près de dix ans, c’est l’aveu même que le pays est malde. Et donc, par ricochet, le démenti de tous les bilans hyper-ronflants sur la bonne santé de l’Algérie.

Par contre, si l’acte de gérer le pays par ordonnance peut à la limite passer en contrée non démocratique, le fait de venir un jour devant les maires de ce pays et de dire tout haut, assez haut pour que les petits maires des petites bourgades assis au fond de la salle entendent aussi bien que les gros maires «je me suis trompé», là nous sommes devant un grand, un très grand problème ! Administrer des ordonnances à un pays malade et admettre publiquement que l’on s’est gouré dans les ordonnances, cela relève de l’erreur médicale.

Le genre d’erreurs médicales qui vous laisse votre patient sur le billard, au mieux qui l’envoie ad patres dans les jours qui suivent. Et très franchement, je suis étonné, voire même un peu outré, que l’ordre des médecins n’ait pas réagi plus rapidement à ce véritable scandale en sanctionnant le Docteur Jivago qui administre de mauvaises ordonnances à un pays déjà mal en point.

Tous les bons médecins, tous les médecins tout court vous le diront, l’acte de rédiger et de délivrer une ordonnance est à la base de la relation de confiance entre le toubib et ses patients. Une bonne partie de la guérison d’un malade commence avec ce geste du praticien qui tend une feuille à celui ou celle qui le consulte et prononce cette phrase culte dans le monde de la médecine : «Avec ça, ça devrait aller !» Imaginez maintenant la terreur qu’ont dû vivre et que vivent près de 34 millions de malades algériens.

Ils ont vu en direct live le chef de la clinique où ils sont bien forcés d’aller se faire soigner reconnaître que toutes ces longues années passées, il s’était trompé. Kesskevouferié, vous, à leur place ? Déchirer toutes les ordonnances délivrées par ce médecin ? Oui, d’accord, mais encore ? Vider votre pharmacie de tous les médicaments qu’il vous a prescrits par le biais de ses ordonnances ?

Oui, d’accord, mais encore ? Porter plainte auprès de la justice pour grave erreur médicale ? Oui, d’accord, mais encore ? Changer de médecin ? Ah ! Tout de même ! Vous y arrivez enfin ! Vous en a fallu du temps pour prendre la bonne décision.

Tellement de temps que je me demande parfois, à voir votre lenteur, si les dégâts provoqués par les ordonnances du faux toubib ne sont pas irrémédiables. Je fume du thé (médecine douce, sans ordonnance) et je reste éveillé, le cauchemar continue.

Hakim Laâlam

La réconciliation nationale appliquée à la diplomatie

septembre 18th, 2008

Après la visite du ministre soudanais de l’Industrie, l’Algérie s’est engagée à initier une procédure de saisine du Conseil de sécurité à l’effet de suspendre les enquêtes et procédures sur la responsabilité du président Omar El-Bachir dans le génocide du Darfour.

C’est peut-être l’occasion de rappeler “la dette” que détient le régime soudanais auprès de notre pays, et qui lui vaut cette solidarité diplomatique.

À partir de 1996, le Soudan, contraint par la pression internationale, a dû multiplier les gages de son désengagement du terrorisme. Il livrait alors Carlos à la France et fermait quelques-uns des nombreux camps d’entraînement de terroristes, notamment dédiés au GIA.

Son illustre hôte du début des années 1990, un certain Oussama Ben Ladden, outre qu’il y faisait prospérer ses affaires dans le BTP, y finançait plusieurs camps d’entraînement dans la banlieue de Khartoum et dans la province de Damazie. Plus de mille cinq cents “Afghans” algériens y séjournèrent avant de rentrer sévir dans leur pays par la “filière du Sud”.

Nul besoin de détails factuels pour établir le rôle du Soudan dans le déclenchement et le développement du GIA : l’État algérien qui, en avril 1993, avait rappelé son ambassadeur à Khartoum en même temps qu’il rompait ses relations avec l’Iran, a nécessairement fondé sa décision sur des preuves de l’implication soudanaise dans la guerre terroriste que lui livrait l’islamisme.

D’ailleurs, quand en 2005, le Conseil de sécurité votait la résolution 1595 qui déférait la situation au Darfour à la CPI, l’Algérie qui y siégeait ne s’y était pas opposée ; elle s’était abstenue.

Le coup de pouce au régime de Khartoum, même depuis débarrassé de Tourabi, autant que l’hommage posthume à Khomeïny, constitue une inconséquence politique.

La crédibilité de la diplomatie algérienne, ou ce qu’il en reste, doit-elle servir à faire attelage avec deux régimes hier impliqués dans une guerre qui nous a coûté deux cent mille vies, et qui nous sollicitent parce qu’aujourd’hui, ces mêmes agissements belliqueux les ont mis en difficulté avec la communauté internationale ?

S’il y a un hommage à rendre, c’est à nos victimes du terrorisme, à leurs victimes — parce que les États sponsors partageront pour la postérité les méfaits des groupes qu’ils ont construits, entraînés et motivés — qu’il faut le rendre.

Et la meilleure manière d’exprimer cette fidélité à la mémoire de nos morts, c’est que la République qu’ils ont défendue s’en souvienne quand elle vient à s’exprimer. Si elle est toujours là, la République est en train de se rendre coupable d’un déni de martyre envers ceux qu’elle a sacrifiés.

La course désespérée à la réconciliation avec les terroristes nous fait payer sans compter. Le principe de justice, l’argent du Trésor et la mémoire collective sont mis à mal dans une démarche qui, chaque jour, donne la preuve sanglante de sa vanité. Et comme la politique, dit-on, est le prolongement de la politique intérieure, nous voici “réconciliés” avec ces régimes qui, il y a quelques années, nous accablaient de leur meurtrière coopération.

Faut-il qu’en ce pays, en matière de terrorisme, le crime paie ?

Mustapha Hammouche

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