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17 septembre 2008

Hommes de tête et hommes de ventre

Ecrit dans : Editorial Expression

La gestion du tramway d’Alger vient d’être confiée à des étrangers. Pour notre confort. Lequel tramway d’ailleurs est réalisé par des étrangers. Toujours pour notre confort, nous avons déjà confié la gestion du nouvel aéroport international d’Alger à des étrangers.

Lequel aéroport d’ailleurs a été réalisé par des étrangers. Pour le port d’Alger, ce sera le même topo. Pour que l’eau parvienne à nos robinets sans trop d’encombre, il a fallu aussi en appeler aux étrangers pour nous la distribuer. Il en sera de même pour le métro d’Alger. Réalisation et gestion. Il en sera de même pour l’autoroute Est-Ouest. Réalisation et gestion.

Le coup d’envoi de tous ces étrangers qui travaillent pour nous, pour notre confort, pour notre bien-être, a été donné dans l’habitat. Depuis, nous devons la majorité des logements réalisés à des étrangers. Boire mais aussi manger. Les marques étrangères de la grande distribution (hyper et supermarchés) sont bien installées chez nous. Elles observent et dès qu’elles auront bien disséqué le consommateur algérien, elles se lanceront à son assaut. Toujours pour notre confort. Pour bien nous servir.

A ce compte-là et à bien voir, rien n’est donc à nous. Le pétrole est un don de Dieu grâce auquel on a beaucoup d’argent. Avec cet argent, nous payons des étrangers pour nous construire mille et une choses et nous les payons aussi pour les faire fonctionner. Notre rôle, à nous, est de jouir de toutes ces belles réalisations. N’est-ce pas qu’elle est belle la vie!

Soyons sérieux un moment! Jusqu’à quand allons-nous rester des enfants gatés-pourris? Et continuer de tout attendre de l’étranger? Un zeste de dignité aurait obligé les partis politiques, la fameuse société civile, et tout autre groupement existant dans ce pays à se ressaisir. A agir sur deux plans. En direction de la population pour la secouer et la réveiller en lui expliquant que la vie ne se limite pas à roter et bâiller. En direction également du pouvoir pour le convaincre d’inscrire l’investissement dans l’homme algérien en toute première priorité.

Avant les routes, les ports,…Investir massivement dans l’homme pour ne plus répéter la bêtise des usines «clés en main». Une personnalité nous disait récemment qu’éduquer une génération était une affaire de dix années et non pas de vingt comme certains le pensent. L’éducation irait de 6 à 16 ans. Voilà on a même le cycle court pour les plus pressés. C’est quoi 10 ans? 1998 c’était hier!

Quelques signes rassurent cependant. Comme la décision prise lundi dernier par le président de la République de transformer l’Institut de la santé publique en Ecole de management de structures hospitalières. Pour ne pas appeler des étrangers et leur confier nos hôpitaux. Mais cela reste des signes épars qui ne s’inscrivent pas dans une démarche globale et d’ensemble. Tant que l’être humain n’aura pas pris toute son importance par sa formation, son éducation, sa discipline, son hygiène, sa morale, son raisonnement, son bien-être, etc. on aura beau acheter les plus belles choses au monde, elles ne dureront que le temps pour lequel elles auront été fabriquées. C’est-à-dire celui des roses.

Zouhir MEBARKI


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