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09 septembre 2008

Dead or alive

Ecrit dans : Editorial Expression

On l’aura, mort ou vif! Telle était la promesse faite par Bush au peuple américain au lendemain de la traumatisante attaque contre les Tours Jumelles du World Trade Center à New York. Las! Sept ans après le 11 septembre 2001, Oussama Ben Laden court toujours et se joue des «recherches» de Bush Junior qui voulait offrir son scalp au peuple américain en guise de trophée.

Le président George W.Bush, qui a offert une prime de 25 millions de dollars pour la tête de Ben Laden, n’a plus qu’un peu plus de 120 jours pour accomplir une promesse qu’il n’a pu tenir durant toutes ces années alors que son mandat s’achève le 20 janvier prochain. C’est peu pour trouver en quelques semaines ce que l’on a été incapable de dénicher en sept ans.

Aussi, cela semble d’ores et déjà un pari perdu, une déception de plus, pour le président sortant américain. Mais est-ce vraiment le cas? La question est d’autant plus opportune que cette recherche au long cours de l’«ennemi public numéro1» des Etats-Unis, aussi infructueuse soit-elle, n’en a pas moins permis à l’administration Bush, sous prétexte de lutte contre le terrorisme, de quadriller la planète, renforcer son armement et étendre son hégémonie à tous les points stratégiques dans le monde.

En fait, cela semble plutôt être une sorte d’alliance à rebours entre l’ancien agent de la CIA en rupture de ban - devenu l’homme le plus recherché par les USA - et Washington qui voit ainsi justifiées ses interventions tous azimuts et ingérences intempestives dans les affaires de la communauté internationale.

De fait, Ben Laden - qu’il soit vivant, ou que ce soit son spectre - par son existence même, rend d’immenses services à la politique interventionniste américaine d’une part, par la création d’un abcès de fixation qu’est le terrorisme - maintenir la pression sur le monde - d’autre part, il permet au complexe militaro-industriel de fonctionner à plein régime enfin.

Durant un demi-siècle, la guerre froide a servi de bruit de fond aux affaires et maintenu une activité militaire et du renseignement à leur plus haut niveau, situation bouleversée par l’effondrement du bloc soviétique. La puissance et de la domination qu’exercent l’Occident en général, les Etats-Unis en particulier, avaient besoin de la continuité d’un certain niveau de troubles dans le monde, en sus de guerres localisées.

Et c’est exactement le rôle que jouent depuis sept ans Oussama Ben Laden, (ancien agent formé par la CIA) et Al Qaîda, cette nébuleuse islamiste, qui servent à merveille les options militaristes des néo-conservateurs américains. Aussi, loin d’être cet ennemi tant décrié, Oussama Ben Laden a surtout servi - et conforté - les desseins stratégiques de Washington.

Et puis, un Ben Laden introuvable - lequel se rappelle de temps à autre à l’opinion publique avec à la clé des menaces contre l’Oncle Sam - est plus utile à l’hégémonisme américain qu’un Ben Laden mort et enterré ou en prison. Sous cet angle, Oussama Ben Laden apparaît plus comme une fable construite par Washington.

Or, les Etats-Unis ont besoin d’avoir en face d’eux un ennemi - comme cela a été le cas sous l’ère de l’empire soviétique - pour assurer la continuité du complexe militaro-industriel et justifier la survie de l’OTAN.

Ce qu’illustre parfaitement les guerres en Afghanistan et en Irak, la persistance des guerres civiles locales et autres troubles de moindre importance. De ce point de vue, Oussama Ben Laden joue parfaitement son rôle et se montre un auxiliaire précieux pour la politique de domination américaine.

Karim MOHSEN


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