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10 juillet 2008

Passe ton bac d’abord

Ecrit dans : On remet ça

Voilà ! Aujourd’hui, tout le monde devrait être renseigné sur sa situation. En fait, il s’agit de ceux, premiers concernés, qui ont passé l’examen du baccalauréat et ceux qui n’ont cessé de se ronger les ongle sans donner l’impression de trop s’en faire, en l’occurrence les parents.

Il y a souvent, si ce n’est toujours, un apparentement à la limite du drame au sein d’une famille dont l’un des membres serait assez sérieusement malade et une autre dont un enfant passerait le bac en ce sens que les plus conscients de leur sort sont à l’évidence après tout le malade et le candidat au diplôme qui permet, grâce au sursis qu’il accorde, d’appréhender autrement les 3, 4, 5 années à venir, le temps de décompression qu’autorise l’accès aux études supérieures.

C’est, donc finalement et pendant trois ou quatre semaines interminables, que des familles rongent leur frein jusqu’au prononcé des résultats, de résultats perçus plus comme une délivrance pour ceux qui ne croyaient pas à la réussite de leur progéniture que pour ceux qui considéraient dur comme fer qu’il ne s’agissait que d’une formalité pour leur gosse, leurs préoccupations allant plus vers l’importance de la moyenne obtenue que du diplôme en lui-même.

Il est vrai qu’ils seraient nombreux les candidats qui se contenteraient d’un petit 10, de ce petit peu à l’image d’un sauteur sans optimisme dont le seul challenge est de rester dans la course, passant la barre dans un dernier sursaut d’orgueil, buste et jambes, tout en laissant vibrer derrière lui le handicap en fibre de verre… rien que pour ne pas être laissé en rade dans un monde implacable. Comme précédemment évoqué, il n’y va pourtant que d’un sursis de quelques années qui permettrait néanmoins de mieux voir venir.

La vie ne s’arrêtera pourtant pas là une fois l’échec consommé pour ceux qui n’auraient pas décroché le diplôme, seuls des projets immédiats envisagés en cas de réussite tomberaient à l’eau. Comme il n’est pas si évident que cela qu’elle commence pour les lauréats et plus particulièrement ceux d’extraction modeste dont certains pour se prémunir des difficultés matérielles à venir compte tenu de leurs nouvelles obligations vont sérieusement cogiter aux voies et moyens d’assurer.

En ce qui les concerne, leurs parents s’en seront donné à cœur joie, usant et abusant de stridents youyous, klaxons à des heures indues, appels téléphoniques impromptus à toute la famille, même celle lointaine qui résiderait à Dubai ou au Canada. Tout cela au nom de nouveaux comportements qui ont fait de l’accomplissement d’un devoir normal, l’obtention d’un document le sanctionnant… une finalité, un objectif essentiel surdimensionné et qui n’a d’égal que la dramaturgie qui entoure son déroulement et ce, des premiers pas de l’enfant à l’école jusqu’à son crépuscule intellectuel.

Il est de notoriété publique que tout est aujourd’hui prétexte à ostentation qui a souvent pour tort de culpabiliser l’Algérien de son plus jeune âge à sa maturité. Passer en sixième, obtenir le BEM, le bac, un diplôme d’apprenti en n’importe quoi, décrocher le permis de conduire autorisent tous les excès. Pour les échecs, les grandes douleurs restent muettes et deux fois plutôt qu’une parce que l’avenir est plus dur à appréhender.

A. Lemili


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