Le système à l’épreuve du mildiou

Alternance. Alors que Ouyahia a remplacé Belkhadem au fauteuil le plus haut du gouvernement, Saïd Barkat est passé de l’agriculture à la santé, sans escale. Il passe d’une grosse pénurie, celle de la pomme de terre qui a défrayé la chronique l’année dernière, à une autre pénurie, celle de certains médicaments, introuvables.

Si les agriculteurs et fellahs de l’opposition – si, si, ça existe – ont déjà annoncé que n’ayant pas pu lutter contre le mildiou, maladie fongique responsable de la pénurie de 2007, comment va-t-il lutter contre des maladies plus complexes qui s’attaquent à l’homme ? La question n’est pas là, mais ailleurs. La première mesure qu’a prise Saïd Barkat à la tête de son ministère a été de rétablir l’importation des médicaments. Comme il l’avait d’ailleurs fait pour la pomme de terre.

Si l’on ne règle évidemment pas le problème du frite-omelette comme celui d’un cancer du poumon au stade terminal, la question n’est encore pas là. Pourquoi les importations de médicaments ont-elles été bloquées par l’ancien ministre ? Pour des raisons financières, avait répondu l’ancien ministre.

On le sait, le marché des médicaments est l’un des marchés les plus fructueux du pays et les 47 sociétés d’import agréées et destinataires de la récente autorisation d’importation de Barkat – c’est bon, vous pouvez lâcher les containers – le savent très bien.

Non, la question n’est toujours pas là. Où est la cohérence de gestion si un ministre rétablit ce que le précédent annule et le suivant interdit ce que l’autre autorise ? Ce n’est pas la question. Où est-elle alors ?

Là : finalement, au vu des changements d’avis des ministres successifs, faut-il ou non importer des médicaments ? Les importateurs disent oui, en chœur. Quant aux malades, avec les prix pratiqués, ils vont probablement tenter de se soigner à la pomme de terre. Mais sans mildiou et sans Barkat.

Chawki Amari

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