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26 juin 2008

Sur ses gardes, Mim

Ecrit dans : Chronique judiciaire

Encore une fois, la corruption émise en «minuscule» va devoir pousser trois magistrats à sévir!

Aïssa Mim, le président, était tout heureux de mener ce double procès en un car il y avait deux victimes, deux plaintes, deux dossiers, deux demandes du représentant du ministère public, deux plaidoiries, deux demandes de pardon, de clémence, de rahma, et même d’indulgence.

Voilà un doux fonctionnaire qui se la coulait douce avec ses enfants. A la maison, en fin d’après-midi, après une rude journée passée à la wilaya-siège surtout qu’à Blida, le wali est réputé comme étant un bosseur infatigable. Ce bon fonctionnaire commence par avoir le bonheur d’obtenir un détachement auprès de la défunte médiature en qualité de médiateur-adjoint. Et c’est là où les ennuis vont commencer. Des bulles, des briques rouges et grises, une pluie de casse-tête en un mot: «catastrophe».

Il passe en appel devant le président de la chambre détenus pour escroquerie établie, d’autant plus que le prévenu a complètement désarçonné Maître Houcine Bouchina, son avocat, qui ne s’attendait sûrement pas à ce que son client reconnaisse, à la barre, les faits qui lui sont reprochés. Les deux victimes présentes ont tellement bien présenté la chose que l’inculpé s’est mis à trembler de toute sa frêle carcasse.

Son visage était défait. Aucune expression, si ce n’est la trouille des trois ans ferme prononcés en première instance par le tribunal correctionnel de Blida!

Le malheureux et déjà ex-fonctionnaire savait que la cause était entendue. Il crache le morceau, se cachant derrière le fait qu’il était très endetté et que, par conséquent, il ne lui restait qu’à soutirer de l’argent aux citoyens plaignants. D’ailleurs, une des deux victimes a passé neuf pénibles minutes face au juge qui lui reproche d’avoir été un petit corrupteur. Question du juge: «Est-ce que vous auriez offert six millions à quelqu’un que vous ne connaissez pas?»

-«Non, Monsieur le président, je voulais seulement l’aider…» répondit la victime qui réalisa le fait, puisque le magistrat le gronde tout en lui rappelant son statut de… victime. Le président posa deux autres questions au prévenu sur, d’une part le pourquoi de cette démarche suicidaire et, d’autre part, la déviation de la confiance placée en lui par l’Etat en vue d’aider les citoyens, pas de les plumer.

Le pauvre inculpé ne tenait plus debout. Il tremblait, tremblait à faire pitié à telle enseigne que les trois magistrats, formant la composition de la chambre ne purent fixer longtemps le grand bonhomme qui gaffa, au passage, en arguant le fait que s’il avait escroqué les deux personnes, c’était pour ses enfants et pour cela, il avait décidé d’ouvrir un petit commerce. Cet argument ne suffira pas à ébranler le juge qui confirme la peine prononcée en première instance: 6 mois de prison ferme.

Abdellatif TOUALBIA


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