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23 juin 2008

Chronologie des réformes

Ecrit dans : Editorial Expression

Ahmed Ouyahia, le leader du RND, vient encore de le rappeler jeudi dernier à la Chaîne II de la Radio nationale. «La plus nécessaire des réformes pour l’Algérie, c’est d’abord la réforme de la mentalité de tous les Algériens» a-t-il dit avec force. Et d’enchaîner pour préciser «celle des responsables et du peuple au même titre». On ne le dira, en effet, jamais assez, sans une réforme des mentalités, aucune autre réforme de quelque secteur que ce soit n’a de chance d’aboutir pleinement.

Par quel miracle peut-on s’attendre qu’un responsable souffrant du grave handicap de la mentalité de rentier puisse se transformer en promoteur de l’effort et du travail auquel appelle précisément Ouyahia. Un appel qui devrait, soit dit en passant, être celui de tous les hommes politiques ayant en commun l’intérêt général.

Si l’appel d’Ouyahia n’est pas nouveau puisque «la refonte des mentalités» est le voeu maintes fois renouvelé des autorités depuis l’Indépendance. Même du temps du parti unique. Le voeu n’a malheureusement jamais dépassé sa pieuse dimension. Le fait nouveau cette fois, est que le secrétaire général du RND inclut la «mentalité des responsables». Il ne se contente pas d’incriminer celle du petit peuple seulement. L’exemple ne peut venir que d’en haut. De la locomotive. Force est de constater que, jusque-là, c’est loin d’être le cas.

Les secteurs en panne par la faute des responsables qui en ont la charge sont légion. Par souci d’optimisme et du peu d’espace dont nous disposons, nous ne citerons que ceux dont le travail bien fait est visible par tous, comme les travaux publics, l’habitat, l’énergie et les ressources en eau. C’est bien maigre. A l’opposé, il y a ceux qui font semblant de travailler, brassant du vent. Et puis il y a tous les partisans du moindre effort qui réussissent surtout à faire oublier jusqu’à leur existence.

Qui peut expliquer par exemple, que pas une seule solution n’ait été proposée pour freiner, même pas pour éradiquer, le marché informel? Pourquoi, quand la Tunisie réussit à faire de la pêche sa deuxième richesse après le tourisme, nos 1200km de côtes poissonneuses mettent hors de portée de notre bourse la malheureuse sardine? Pourquoi nos transports en commun nous confondent avec du bétail? On peut continuer pour se demander à quoi servent toutes ces associations qui se forment un moment et «s’évaporent» pour longtemps? Arrêtons là pour ne pas sombrer dans la sinistrose.

L’essentiel à retenir est que toutes les réalisations en cours et les grands chantiers lancés dans notre pays ne résisteront pas longtemps à la corrosion inévitable où les mènera la gestion nourrie de la mentalité ambiante d’aujourd’hui? Alors oui, c’est vrai, la première des réformes est celle de l’esprit, pas de la matière.

Zouhir MEBARKI


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