J’ADORE LE 4 MAI !

A quelques heures de son nouveau défi, le boxeur algérien Benguesmia se confie au Soir d’Algérie : «Mon plus beau souvenir ?

Mon combat contre Marcel Cerdan»

Pourquoi diantre aimerais-je le 4 mai, et pas le 3, ni le 5 du même mois ? Parce que le 4 mai, c’est ce jour d’après où les bouquets de fleurs déposés la veille apparaissent pour ce qu’ils sont vraiment, des substances végétales en état de décomposition. Parce que le 4 mai, les visages forcés la veille au sourire et à l’éloge peuvent enfin relâcher leurs muscles fatigués et ankylosés de gentillesse feinte. Parce que le 4 mai, les chats, les chiens, les pigeons et les errants de tous bords peuvent revenir se soulager sur les places astiquées la veille.

Parce que le 4 mai, tu peux enfin bosser tranquille sans qu’un mec ou une nana muni d’un calepin vienne te demander «quelles sont vos impressions en ce 3 mai, date anniversaire ?» et qu’en le regardant bien dans les yeux, tu te demandes au fond de toi si ce n’est pas la même personne qui était déjà venue l’année dernière te poser la même question. Parce que le 4 mai, le gars qui habituellement t’envoie en taule n’est plus forcé de dire qu’il ne pense qu’à ton bien-être. Parce que le 4 mai, t’est plus obligé d’endurer l’hommage de Belkhadem.

Parce que le 4 mai, t’as peu de chances d’ouvrir une enveloppe et d’en sortir un affreux diplôme décerné par un obscur organisme qui te désigne lauréat d’un concours auquel tu n’as jamais participé. Parce que le 4 mai, les camarades morts peuvent enfin espérer se reposer et ne pas être tourmentés par les visiteurs de cimetières. Parce que le 4 mai, les bouchers redeviennent des bouchers et les moutons des bêtes à sacrifier.

Parce que le 4 mai, y a plus besoin de jouer un tournoi de foot avec des gardes chiourmes reconnaissables au cliquetis du trousseau de clés mal dissimulé sous le short. Parce que, finalement et de manière superbement subjective, car je suis tout entier fait de subjectivité revendiquée, je préfère le 4 mai au 3. Je fume du thé et je reste éveillé, le cauchemar continue.

Hakim Laâlam

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