ELECTORALISMES

Le Syndicat national des journalistes a pris cette initiative moderne et intelligente d’interpeller les candidats et leurs partis sur l’article du code pénal qui peut faire envoyer les journalistes en prison. Le texte écrit par le SNJ, remarquable de clarté, met les candidats face à cette responsabilité historique de libérer la parole, de contribuer à renforcer les libertés de la presse et d’expression, base première et incontournable de la démocratie.

Sur les quotidiens de jeudi passé, vous avez dû lire les réponses des différents partis politiques. On peut croire sur parole certains d’entre eux. Ils ont défendu la démocratie, le droit à l’organisation et à la pratique syndicales autonomes, la liberté de la presse contre certaines décisions du pouvoir, la liberté d’expression, appuyé les journalistes envoyés devant les tribunaux. D’autres devront prouver leur bonne foi tant ils furent silencieux quand journalistes et éditeurs passaient de mauvais moments. Mais les réponses les plus inattendues, les plus étonnantes, celles qui nous laissent perplexes et pantois restent les réponses des partis de la coalition.

Passe encore qu’ils affirment soutenir la liberté de la presse. La langue n’a pas d’os et les généralités ont aussi pour but de cacher, d’occulter le particulier révélateur de la vérité. Mais nous dire qu’ils sont contre l’emprisonnement des journalistes relève du tour de force. Incroyable ! Au gouvernement, les ministres de la coalition préparent l’amendement du 144, au Parlement les députés de la coalition votent l’amendement, l’Etat l’applique ensuite dans toute sa rigueur en poursuivant les journalistes et en jetant quelques-uns au cachot.

Mais ils sont contre l’emprisonnement des journalistes et pour la liberté de la presse ! Il ne nous reste que deux hypothèses : ou leur discours est purement électoraliste ou nous avons été gouvernés et représentés par des djinns. Alors nous nous retrouvons avec des déclarations unanimes des partis de la coalition réprouvant les lois qu’ils ont initiées. Espérons qu’il s’agit là d’une prise de conscience salutaire d’autant que la liberté de la presse et les garanties d’exercice démocratique de la politique sont les premières armes contre ce fléau unanimement dénoncé : la corruption. Et là se trouve la vraie question.

MOHAMED BOUHAMIDI

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